Le transfert du pouvoir de fait vers un pouvoir reconnu et légal n'est pas un retour pur et simple à 1939. De nombreux problèmes d'ajustement sont à résoudre entre les cadres administratifs qui se juxtaposent. Sorti renforcé de la période, le cadre régional paraît promis à un certain essor, tandis que l'émiettement du pouvoir local qui résulte de la dernière phase de l'occupation et de la Libération pose des problèmes de normalisation. Les comités créés par la Résistance sont des structures nouvelles qui peuvent entrer en concurrence avec les institutions traditionnelles. La répartition du pouvoir dépend, en dernier ressort, de l'évolution des rapports de force, locaux et départementaux dans la commune, nationaux aux échelons supérieurs.
1 - La revanche du département
La région a été l'échelon de commandement déterminant pour toutes les organisations de résistance. À partir de l'été 1943, alors que la Libération est attendue sous peu, les instances des MUR ont décidé de donner plus d'importance au département dans leurs structures internes, alors que, parallèlement, on mettait les CDL sur pied. Cette départementalisation de la Résistance n'a pas réellement affaibli le pouvoir régional dans les MUR La dispersion et l'émiettement consécutifs au 6 juin lui ont porté un coup plus sérieux. L'autonomie des pouvoir locaux s'en est trouvé accrue, bien que, chez les communistes, l'interrégion (c'est-à-dire le niveau régional) soit restée le lieu de commandement par excellence. La période de la Libération consolide, comme prévu, l'échelon départemental dans la re-constitution des appareils. Mais rien n'était joué d'avance. Le commissariat régional de la République ne redonnait-il pas la supériorité à la région ?
a - Pouvoir régional ?
Faut-il recourir à la référence révolutionnaire ? Mais comment l'éviter tant elle est présente à ce moment-là ? Le modèle jacobin qui imbibe la culture historique de la gauche dessert la région. Les fédéralistes sont encore vus comme des contre-révolutionnaires.
b - Pouvoir départemental sans dualité
“ Pour cette grande entreprise de salut national, des disciplines collectives seront nécessaires... Une sensation d'ordre, le sentiment du respect absolu de la loi, de la personne humaine et des biens, le sérieux et l'assiduité dans le travail, le souci de la probité dans tous les domaines, la notion élevée du devoir d'entr'aide et de générosité constituent les facteurs moraux et psychologiques qui, seuls, peuvent créer le climat propre à favoriser le développement de ces disciplines collectives. Nous userons de toute l'autorité que nous confèrent les textes pour les imposer, si la nécessité s'en faisait sentir, tellement nous sommes pénétrés de leur vertu salvatrice et de leur haute signification humaine ”.
Sa première note aux directeurs des administrations publiques et aux chefs de service n'est pas moins claire :
“ Il ne vous échappera pas, Messieurs, que les Administrations publiques et le Corps des Fonctionnaires en entier auraient une grande part dans le sentiment d'estime ou de désaffection que le peuple de France témoignera à la République renaissante. Il ne doit échapper à aucun fonctionnaire ou agent des services publics la responsabilité morale qu'il encourt à un moment aussi décisif de l'histoire intérieure de notre pays. ”9
“ Nous avions pensé dans la clandestinité que les Comités de Libération dans les premiers temps de la France Libre joueraient un rôle prépondérant.
En continuité avec la période clandestine, le CDL continue de revendiquer le pouvoir que son action dans la Résistance légitime à ses yeux. Cette affaire est l'un des points de rencontre entre les communistes et certains éléments du MLN. Elle est l'un des prétextes de la réunion des CDL de zone Sud à Avignon, le 7 et le 8 octobre, où l'on affirme que les CDL sont les seuls représentants de la volonté du pays.
Elle suit peu après. La mise en place de structures judiciaires vide le pouvoir du CDL de son contenu en ce domaine (la confection de listes d'épuration) et les questions municipales sont momentanément réglées. Le CDL, sans pouvoir réel désormais, évolue vers la contestation d'autant plus facilement que les communistes passent à l'offensive et renforcent leurs positions.
À partir de là, son évolution suit plusieurs tendances nettement perceptibles :
- le désengagement progressif des fondateurs membres du MLN: Picoche est démissionnaire en février 1945, Arnal vient de moins en moins présider, Custaud ne se déplace plus et Amigas, toujours vice-président, maintenu en tant que personnalité, est remplacé au titre du MLN.
- la perte de signification de la qualité de membre du CDL, provoquée par les nombreux changements de titulaires (deux pour le PS, trois pour le PC, trois pour les FUJP, trois pour l'UFF, deux pour le MRP, deux pour la CFTC, depuis la Libération) ou leur permutation.
- un élargissement continuel, parallèle d'ailleurs à la perte de pouvoir (et de crédibilité). On atteint 25 membres en juin 1945 (dont 10 communistes ou sympathisants).
- une tendance à l'hétérogénéité des membres non communistes, de plus en plus divisés, non seulement par leurs étiquettes (PS, Parti radical-socialiste, MRP, CFTC, etc.), mais aussi par leur évolution politique. Les modérés comme le docteur Lagier et Amigas, ou comme les radicaux désormais représentés eux aussi voient dans le CDL un moyen de contrebalancer la domination politique des socialistes. Ils se servent des communistes autant que ceux-ci se servent d'eux.
À l'initiative des communistes, à partir de novembre 1944, le CDL essaye de redonner vie aux CLL en favorisant leur création là où il n'y en avait jamais eu ou leur reconstitution là où ils avaient disparu, en proposant la confection de cahiers de doléances pour décembre 1944 et juin 1945, en préparant des listes communes. Il se fait la caisse de résonance de leurs protestations sur l'épuration et le ravitaillement. Alors que le pouvoir central lui coupe peu à peu les vivres et les possibilités d'action (circulaire ministérielle du 26 janvier lui levant le droit d'enquête, rappel de l'interdiction de donner des instructions à l'administration, restriction de dépenses en février), le CDL essaye par là de riposter, de même lorsqu'il crée tardivement, sur des instructions du CNR datant de novembre, une commission militaire (27 février) ou lorsqu'il tente d'animer la fronde alimentaire qui perce à nouveau. Le 28 janvier, il organise une réunion de protestation sur le thème du ravitaillement et celui des transports pour dénoncer cinq mois de complaisance gouvernementale vis-à-vis des “ trusts ”.
Devenu un organisme très secondaire, champ clos, mais champ mineur, des luttes partisanes, le CDL mettra du temps à mourir. Malgré les efforts des militants communistes, il n'est plus, à la fin de l'hiver 1945, qu' “ un comité de vigilance de la Résistance ”, pour reprendre une expression lucide de Cazalbou à la séance du 2 mars. L'unité devient de plus en plus difficile à sauvegarder. Les élections municipales sont une pomme de discorde décisive entre communistes et socialistes et le CDL qui a milité jusque-là pour la liste unique doit faire un constat d'échec. Il ne peut parvenir à un accord. Sur proposition du Front national, il décide d'écarter cette question de ses débats
La tenue de ces élections, la faible mobilisation constatée pour les États-Généraux de la Renaissance et le retournement anticommuniste qu'ils ont parfois suscité (chez Arnal notamment), la suppression des indemnités auxquelles ses membres avaient droit (en juillet), la disparition des instances d'épuration locales, les élections cantonales enfin jalonnent sa fin officielle. Réduit à réclamer du papier pour ses tracts, il décide de ne plus se considérer comme un organisme officiel, le 13 octobre (à l'instar d'autres CDL) et de ne garder qu'un rôle de coordination des mouvements et partis de la Résistance. Structure de concertation à vocation commémorative, le CDL finira par éclater et disparaître en juillet 1947.
2 - La radicalisation relative du pouvoir local
a - Les Comités locaux de Libération
Le groupe des communes sans CLL ou du moins sans CLL distinct de la délégation municipale représente 109 localités que l'on peut répartir en trois sous-groupes :
- les petites communes, isolées, perdues dans le Haut-Var et les autres régions montagneuses où rien ne change, qui ne connaissent ni modification de municipalité, ni création de CLL complémentaire (14).
- celles où CLL et délégation mise en place se confondent (51).
- celles où le CLL n'est que le prolongement annexe de la délégation (44).
Au total, 72 % des communes varoises n'ont pas connu de CLL autonome, force de proposition ou de contestation, placée aux côtés des autorités municipales, et parfois contre elles.
Pourtant, les communistes, directement et par le biais du CDL, essaient de redonner du souffle à cette institution essentielle dans leur stratégie de pression sur le pouvoir. C'est le moment où ils semblent déterminés à compléter et à consolider la hiérarchie parallèle des comités (CLL coordonnés par le CDL, lui-même sous l'autorité du CNR). À leur initiative, les CLL sont relancés à partir de novembre dans le cadre de leur offensive politique générale. Le CDL leur propose une doctrine, le programme du CNR (peu connu jusque-là) et diffuse des consignes sur leur composition et leur rôle :
“ Leur mot d'ordre doit être : Tout faire pour libérer le pays économiquement et politiquement.
Leur tâche immédiate est de mobiliser les masses pour faire participer tout le pays à l'effort de guerre et à la reconstruction. Chacun doit apporter son point de vue, ses suggestions sur les questions : des transports, main d'œuvre, remise en marche des usines, production agricole, ravitaillement, épuration, etc...
Il est donc indispensable que les CLL soient composés de tous les groupements patriotiques locaux, ainsi que des personnalités représentant l'opinion générale de la localité et dont le mérite personnel et les sentiments républicains sont indiscutables. ”41
Sorte de comités sectionnaires visant à assurer le pouvoir résistant (ou tout simplement républicain) dans les communes et à épauler les autorités mises en place à la Libération, les CLL sont devenus, au mieux, les relais politiques d'une avant-garde souvent coupée des “ masses ” (soucieuses avant tout de retour à la “ normale ”) et, au pire, le réceptacle d'ambitions personnelles et de rivalités de clans.
Et tous n'étaient pas composés de héros.
b - Les délégations municipales
Les délégations municipales les plus solides sont celles que leur activisme ne coupe pas de la population, malgré leur ancrage dans une gauche que nous savons plus affirmée.
Au début 1945, le bilan du renouvellement municipal entraîné par la Libération s'établit ainsi : 120 délégations municipales avalisées, donc issues de “ la ” Résistance (organisée ou non), 14 conseils municipaux évincés sous Vichy et partiellement rétablis, avec adjonction de résistants, 16 conseils municipaux maintenus (très petites communes isolées ou communes “ patriotes ” unanimes du Centre-Var). Ne reste en suspens qu'une seule commune, Le Castellet, commune éclatée en hameaux, sans forces politiques organisées et sans résistance notable (à l'exception de quelques individus).
Le pouvoir communal est donc assez différent de ce qu'il était avant-guerre. Le renouvellement des hommes s'est accompagné d'un certain renouvellement politique dont la radicalisation peut s'appréhender par plusieurs biais :
- L'évolution individuelle d'abord. Chez les élus qui prennent ou reprennent en charge les communes comme pour les résistants, le glissement se fait toujours vers la gauche. Le passage du socialisme au communisme est peu fréquent, le cas de Zunino, ancien député maire de La Garde, restant exceptionnel. Par contre, les républicains socialistes, les socialistes indépendants et les USR d'avant-guerre sont désormais tous réunis sous la même étiquette socialiste. Ce glissement n'est certes que relatif. Il ne signifie pas un changement d'attitude considérable, mais seulement que la famille socialiste s'est réunifiée sous la houlette de la SFIO à laquelle on adhère plus volontiers ou sur laquelle on s'aligne.
- La composition des équipes municipales illustre elle aussi la poussée à gauche. Laissons de côté les petites communes où les étiquettes restent incertaines (mais l'évolution sensible) pour nous en tenir aux 43 communes les plus importantes du département, chefs-lieux de canton et communes de plus de 2 000 habitants.
L'ensemble socialistes-MLN représente 36 % des conseillers municipaux (dont 28,6 % socialistes), la nébuleuse communiste 34,6 % (dont 20,7 % ouvertement PCF) et le centre gauche (socialistes toujours indépendants inclus)17 % environ. En 1939, la droite était majoritaire dans six de ces conseils municipaux, le centre gauche dans douze (dont six pour les radicaux-socialistes et quatre pour les socialistes indépendants), tandis que les communistes n'en dirigeaient qu'un seul où ils n'étaient pas majoritaires.
Répartition des membres de conseils ou de délégations des 43 communes (total : 609 personnes) |
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Socialiste : | 174 | 28,6 % | Indépendants, sans étiquette : | 21 | 5,1% |
MLN : | 46 | 7,5 % | Républicains : | 40 | 6,5 % |
Total | 220 | 36,1% | Francs-maçons: | 2 | 0,3 % |
PCF : | 126 | 20,7 % | |||
FN : | 35 | 5,7 % | Radicaux-socialistes : | 2 | 0,3 % |
CGT : | 31 | 5,1 % | Républicains socialistes et Socialistes indépendants : | 4 | 0,6 % |
Paysans : | 13 | 2,1 % | Républicains de gauche : | 99 | 16,2 % |
UFF : | 5 | 0,8 % | Total: | 105 | 17,2 % |
FUJP : | 1 | 0,1 % | |||
Total : | 211 | 34,6 % |
Cette répartition, malgré ses incertitudes, permet de souligner plusieurs traits de la radicalisation observée. La poussée communiste est significative, bien qu'elle soit amortie, dans ce tableau, par les petites communes rurales. Mais le PCF et le FN dirigent 15 des 43 chefs-lieux de canton ou localités de plus de 2 000 habitants (soit 34,8 % dont 11 à direction communiste directe). L'action des communistes dans la Résistance et l'audience reconquise et élargie dans le milieu ouvrier se traduisent par des gains appréciables en région toulonnaise (La Seyne, La Garde, La Valette) et dans les grosses bourgades du Haut-Var (Salernes, Aups, Barjols, Rians) ainsi que le long du littoral (Saint-Tropez, Sainte-Maxime, La Londe, etc.).
La réunification de la famille socialiste permet à la SFIO en particulier et au socialisme en général de conserver et même d'élargir son influence, surtout en milieu rural. La “ conquête ” de la ville de Toulon où Frank Arnal préside la délégation municipale n'est que très relative. En fait, l'audience urbaine des socialistes décroît. D'où un tassement : ils ne conservent que 22 des 24 communes importantes contrôlées auparavant par la SFIO et l'USR.
Le centre gauche est laminé, les radicaux surtout. Il a perdu la plupart des gros bourgs (Brignoles, Salernes, Aups, etc.). Ne subsistent dans cette mouvance que les minuscules villages du Var préalpin. La droite a presque disparu dans toutes ses versions, même si les étiquettes “ républicain ” et FN peuvent recouvrir quelques-uns de ses représentants, en général catholiques. On remarquera l'absence des démocrates-populaires.
Répartition politique des maires et présidents de délégations spéciales (après correction) 67 |
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Etiquettes | 1944 (sur 150 communes) | 1939 (sur 151 communes) | ||
Socialistes divers : | 84 | 56 % | 76 | 50,3 % |
MLN-MUR non socialistes : | 3 | 2 % | ||
Républicains de gauche, etc. : | 16 | 10,6 % | 28 | 18,5 % |
Radicaux-socialistes, etc. : | 3 | 2 % | 21 | 13,9 % |
Communistes et sympathisants : | 31 | 20,6 % | 6 | 3,9 % |
FN non communistes : | 13 | 8,6 % | ||
Divers droite : | 0 | 17 | 11,2 %68 |
Les mouvements de résistance ne constituent que des appoints marginaux et sans réelle autonomie, ce qui confirme le caractère très traditionnellement politique de la Résistance dans la région. Ils n'ont pas bouleversé l'équilibre politique du département. Leur disparition prochaine est inscrite dans cette faiblesse congénitale.
Radicalisation donc, mais reste à savoir quelle est sa solidité. Feu de paille résultant de la prise du pouvoir de la Libération ou ancrage plus profond ? Quel a été l'impact de la Résistance sur la vie politique ? Pour répondre à cette question, il faut réintégrer la période, exceptionnelle, qui va de la Libération aux élections municipales dans l'évolution politique communale de 1935 à 1945 pour dégager les lieux de radicalisation et les lieux de permanence, les communes où l'apport de la Résistance a été refusé et ceux où il a été accepté.
- Premier groupe : les communes unanimes. Ce sont celles qui ne connaissent aucun changement de direction entre 1935 et 1945 (17 communes) ou seulement des changements mineurs (20 communes avec quelques changements d'hommes, soit en août 1944, soit aux élections de 1945, sans bouleversement d'orientation). Deux types de villages dans ce groupe : à côté de ceux des massifs montagneux, à l'écart des courants d'une histoire “ courte ”, concernés seulement par le temps long d'un déclin irrémédiable (19 villages), s'en trouvent d'autres, plus peuplés, dans le moyen pays, mais à l'écart des grands axes, plutôt viticoles, politiquement soudés autour d'un homme ou d'une équipe que Vichy n'a pas pu remplacer et que la Résistance a maintenu, soit qu'ils en aient été partie prenante (comme Jean Pizan à Cabasse ou Victorin Henry à Rougiers), soit qu'ils aient conservé, malgré leur abstention, la confiance de la population (le docteur Cauvin à La Roquebrussanne). Le plus souvent à majorité socialiste ou “ républicaine de gauche ”, ces communes intègrent le glissement à gauche en recourant évidemment à la liste unique en 1945.
- Deuxième groupe : les communes fidèles. Elles restent attachées à leurs options antérieures et remettent en place à la Libération la direction municipale dissoute par Vichy, amalgamée avec une résistance qu'elle a souvent aidée (39). À côté de cinq municipalités communistes de 1939 (sur six), on trouve là les points forts de l'implantation socialiste varoise : Draguignan, Le Luc, Le Muy, Les Arcs, Fréjus, etc. Ce socialisme s'est partiellement régénéré dans ou grâce à la Résistance. Il s'est imposé aux communistes, en général très minoritaires dans la population, après, parfois, des luttes très intenses (comme au Muy ou à Pierrefeu). Mais le déchirement est encore plus fréquent dans les deux groupes suivants.
- Quatrième groupe : les communes déchirées. Elles sont parcourues par les conflits les plus violents. Elles sortent de la période très divisées. C'est dans ce groupe que se trouvent les communes où l'équipe qui a pris le pouvoir en août 1944 est désavouée aux élections. Ce rejet, c'est le plus souvent celui de la fraction activiste (mais, en général, c’est celle qui a été réellement active dans la clandestinité ) et “ dure ” de la Résistance. Mais ce groupe ne concerne que 16 localités.
Ce sont d'abord celles où la municipalité de 1935 rétablie ou maintenue à la Libération est finalement désavouée aux élections de 1945. Deux municipalités socialistes, l'une résistante, l'autre non, (Pourcieux et Ampus) sont dans ce cas avec la municipalité communiste de Flayosc, remise à la tête de la commune par un CLL dont nous avons évoqué l'enthousiasme dérangeant.
Dans ces communes, l'équipe de la Libération s'est coupée de la population. Le divorce est encore plus flagrant là où la délégation municipale à majorité communiste est battue en 1945 (10 communes). Localités plutôt socialistes, elles retournent à leurs options premières, refusant la radicalisation et l'activisme des résistants. La fidélité socialiste est aussi celle à “ l'ordre ” traditionnel. À Carcès, Cotignac, Pignans, les communistes locaux payent, comme à Flayosc, un certain “ gauchisme ”, tandis qu'à Montauroux, Flassans et Barjols, les élections remettent en place l'ancien maire socialiste de 1935. À Nans, la lutte des clans que ni Vichy, ni la Libération n'ont interrompue favorise le retour de la droite en 1945. Cette situation est alors tout à fait exceptionnelle.
Les élections municipales de 1945 corrigent les discordances de la Libération entre l'opinion et sa représentation. Mais les mésaventures de quelques équipes ne peuvent suffire à les faire considérer comme une étape vers un retour en arrière réactionnaire. Malgré les craintes, ce n'est pas encore la République thermidorienne, et l'on ne peut agiter, comme en 1947, la menace de Bonaparte. L'impact de la Résistance reste sensible, même si le désaveu de certaines équipes communistes et une part du vote socialiste ne vont pas précisément dans son sens. C'est, malgré tout, sur son terreau que la gauche réaffirme sa suprématie, à travers celle de ses deux grands partis et la polarisation réalisée autour d'eux.
Avec les élections, le jeu politique prend d'autres formes. La République des partis ? Mais les hommes qui se réclament de ces partis n'ont-ils pas fait l'essentiel de la Résistance intérieure ? La Résistance n'était-ce pas aussi une lutte pour rétablir la démocratie, avec ses élections, avec son système de représentation ? N'a-t-elle pas connu des conflits partisans dès la clandestinité ? Ses comités étaient-ils autre chose que des cartels de représentants, sinon de partis, du moins de tendances ? Et ces partis ne sont-ils pas ceux que la Résistance a, malgré tout, renouvelés ?
1. Arch. Amigas, Secrétariat général MUR aux régions, 19 octobre 1943, précisant que les commissaires régionaux seront les chefs de région MUR. En R2, cette fonction a été longtemps réservée à Juvénal.
2. Il est à Marseille le 24 août 1944, appelé par Francis Leenhardt.
3. Nous n'avons trouvé aucune pièce à ce sujet. Nous ne savons pas si Aubrac a répondu à Sarie qui lui a exprimé le 14 octobre ses réticences à l'égard des FRS (ADV, 1 W 98).
4. Arch. Amigas, dactyl., s.d. (sans doute son premier travail fin octobre 1944), texte de trois pages plus un exposé des motifs qui en résume la philosophie (qui est celle du FN) : élargir les CDL pour leur donner le plus de représentativité possible (y compris en introduisant “ des membres représentant des groupements n'ayant pas fait effectivement de résistance active ”), mission consultative avec action particulière pour la désignation des municipalités et des conseils généraux, ainsi que sur l'épuration, donner une armature uniforme aux CDL.
5. Particularisme et difficultés de liaison ont joué, mais bien plus l'absence de volonté politique de la part du PCF. G. MADJARIAN fait erreur en affirmant que ce CRL a joué un “ rôle déterminant ” (op. cit., p. 129), alors que le seul rôle régional notable que l'on peut lui imputer est la préparation des États-Généraux de la Résistance en mai 1945.
6. D'où une prise de position qui en dit long sur la xénophobie dans le Var : son délégué au CRL souhaite qu'aucun étranger ne fasse partie de la délégation à Paris, et Cristofol est obligé d'intervenir pour combattre cette proposition (ADBR, M6 11 583, réunion du 15 mai 1945).
7. M. DEBRÉ, op. cit., p. 310.
8. L'un des reproches fait à Aubrac aurait été de s'entourer de préfets “ souvent faibles ” (C.-L. FOULON, op. cit., p. 234). Ce n'est pas le cas de Sarie, mais il est vrai que, dans “ l'affaire ” Aubrac, on retrouve les préjugés habituels sur la région provençale.
9. Arch. Amigas, note du 30 août 1944.
10. J.-M. GUILLON, Le Var..., op. cit., document 184 : Appel à la population varoise, paru dans Le Var Libre, 12 octobre 1944, rappelant que seuls le préfet et le commandement militaire “ ONT LE DROIT de faire procéder à des arrestations de personnes, à des réquisitions, ou à des perquisitions ”.
11. ADV, 1 W 9, note au colonel Lelaquet, après son arrêté du 8 septembre réglementant les arrestations et les perquisitions : “ Je ne sais si cette disposition réglementaire sera d'une quelconque efficacité ”. Les réquisitions sont réglementées le 20 septembre.
12. Arch. Amigas, lettre à Arnal, 10 septembre 1944, pour indiquer que les fonctionnaires n'ont pas à répondre à un questionnaire du NAP.
13. ADBdR, M6 11542, rapport mensuel, 16 mars 1945.
14. ADBdR, M6 11542, rapport mensuel, 16 mars 1945 : il leur reproche d'être davantage soumises au CDL (où les communistes ont développé leur influence) qu'au gouvernement.
15. À la différence de ce qui se passe dans les Alpes-Maritimes où le conflit CDL/préfet contraint Aubrac à remplacer celui-ci.
16. ADV 1W95: le 7 septembre, la discussion porte sur l'affaire Lamarque à La Seyne, le ravitaillement, les arrestations et réquisitions par les FFI. Le 12 septembre, sont examinés les FRS, les internements, le Conseil général, les Chambres d'Agriculture et de Commerce, l'épuration.
17. ADV 1W95, Note du préfet à Aubrac, 22 septembre 1944.
18. Le Var Libre, 5 septembre 1944 : une commission de sécurité qui établit des “ listes noires ” et une commission d'épuration qui prolonge le rôle du NAP.
19. J. Bessone, tém. cit., dont l'état d'esprit unitaire avait été loué ne se souvenait pas de grosses difficultés tant au CDL que localement. Hormis La Seyne, il n'y eût de problèmes, à ce moment-là, qu'à Belgentier, Puget-Ville et Solliès-Toucas.
20. AN, 72 AJ 64, circulaire “ Important – Urgent ”, Exécutif zone Sud MLN à tous militants responsables, 3 août 1944, signée Corton, afin que le mouvement perdure après la Libération : les CDL sont des représentations plus authentiques et plus démocratiques de la Nation combattante que les anciennes assemblées issues d'élections vieilles parfois de dix ans. Beaucoup de résistants pensent que le pays ne doit pas retomber dans les divisions des anciens partis “ qu'ils jugent périmés ”. Le MLN doit se transformer en mouvement politique.
21. J.-M. GUILLON, Le Var..., op. cit., document 183 (extraits). On savait Aubrac sensible à cette question. N'avait-il pas déclaré au Provençal du 29 août qu'il entendait donner le maximum d'autorité aux CDL ? M. GOUBET rapporte un débat très proche à Toulouse où le CDL veut être “ une assemblée délibérante ”, La Libération dans le Midi..., op. cit., p. 131).
22. Cité par G. MADJARIAN, op. cit., p. 85.
23. Les premières titulaires sont des résistantes très actives : d'abord, la courageuse agent de liaison du PCF et du FN pendant la clandestinité, Renée Aurières, membre de la délégation municipale de Toulon, puis, en novembre Catherine Demarch.
24. Il reprochera à Aubrac de l'avoir laissé sur la touche. Il va fonder un parti d'extrême gauche non communiste, l'Union Française Collectiviste, et une association de résistants, Les Pionniers de la Résistance (ADV, 1 W 27, interception postale du 1er février 1945).
25. Rappelons que le projet de règlement des CDL, déjà cité, élaboré par le CRL, prévoyait très explicitement la chose (un “ recrutement largement compréhensif des multiples intérêts de la population ”..).
26. Une brigade FRS est au service de la commission du ravitaillement du CDL et participe à la lutte contre le marché noir
27. Motion du 29 novembre 1944, après les incidents de Pertuis, contre le gouvernement accusé de réduire les pouvoirs de la Résistance en dissolvant ses forces armées et en réduisant les pouvoirs des comités d'épuration, ce qui favorise le retour progressif des “ pro-hitlériens ”.
28. Arch. Amigas, Manifeste du CDL aux CLL
29. Arch. Amigas : interviennent surtout Rigon (FN), Bessone (CGT), Bartolini, Cazalbou et les vieux militants qui ont rejoint le CDL, Flandrin (PCF) et Roybon (CGT). Notons parmi ses membres épisodiques des résistants déjà évoqués : Orsini (PS), l'abbé Deschamps (MLN), Guilbaut (FN), Merle (PCF), Chambardon (FUJP), Léonelli (franc-maçon), Soldani (MLN), Baylon (radical-socialiste, futur maire de Toulon).
30. Arch. Amigas, séance du 30 janvier 1945 : menace d'exclusion pour ceux qui sont absents trois fois de suite sans raison valable (ce qui vise Arnal).
31. ADBdR, M6 11542, rapport mensuel 16 février 1945 : il fait une comparaison avec le CDL de la Libération, cohérent, avec des membres de valeur, faisant un travail sérieux, et son avatar qui n'a plus de cohésion, plus d'unité de vue, où les membres sont “ en général interchangeables ”. Le CDL continue de se réunir deux fois par semaine.
32. Arch. Amigas, rapport d'activité, mars 1945.
33. C-L. FOULON, “ Prise et exercice du pouvoir en province à la Libération ”, in La Libération de la France, actes du colloque de Paris, 28-31 octobre 1974, Paris, 1976.
34. C'est l'expression consacrée dans les rapports établis en septembre 1944, de même que l'adjectif “ morale ” définit une Résistance peu active et, en général, inorganisée.
35. Même constat par M. CARON-LEULLIEZ pour le Languedoc méditerranéen (“ Le personnel politique dans les villes du Languedoc méditerranéen au lendemain de la Libération ”, in La Libération dans le Midi..., op. cit., p. 302).
36. Ainsi voit-on qu'à Cavalaire, il y a encore confusion entre CLL et délégation municipale en avril 1945. Au CDL qui lui a demandé d'élargir son CLL, le maire a répondu que c'était inutile puisqu'il allait y avoir des élections et le CDL de lui faire remarquer que le CLL était une structure permanente qui continuerait après les élections et n'a donc rien à voir avec elles (arch. Amigas, lettre du CDL au président du CLL de Cavalaire, 3 avril 1945).
37. Le CLL de Toulon sera tardivement créé (fin 1944), sans doute dans la perspective des élections municipales. Il comporte 16 membres, sous la présidence du colonel Bienfait (MLN) qui demandera au bout de quelques semaines à réintégrer l'armée. Les vice-présidences sont CGT et FN, le secrétariat, PCF avec un adjoint SFIO.
38. La Liberté du Var, 29 octobre 1944, appel à la population pour qu'elle l'aide.
39. Les archives de ce CLL et de son comité d'épuration comportent une correspondance étendue (plusieurs centaines de lettres), plusieurs dizaines de fiches dactylographiées et 48 dossiers concernant 60 personnes qui ont été inquiétées après la Libération (arch. privées). Ce CLL a une activité particulièrement longue (jusqu'en 1947) par rapport à ce qui se passe ailleurs.
40. La Liberté du Var, 11 novembre 1944, appel du CLL à venir déposer à la mairie contre “ les antifrançais, les traîtres, les collaborateurs, les mauvais étrangers ”.
41. Arch. Amigas, circulaire du CDL, Rôle des Comités locaux de Libération , dactyl. s.d. (novembre 1944). Une autre circulaire du 7 novembre leur propose de former un bureau à l'image de celui du CNR (MLN, PS, PC, CGT, FN).
42. Allocution du 24 novembre 1944 déjà citée.
43. Ce congrès est décidé par le CDL dans sa séance du 10 novembre. Une circulaire est envoyée aux CDL pour leur dire ce qu'ils doivent faire (organiser une assemblée, expliquer le programme du CNR à la population et y ajouter des revendications locales pour confectionner un cahier de doléances.
44. Ce chiffre est fondé sur ceux que conservent les archives Amigas.
45. J.-M. GUILLON, Le Var..., op. cit., document 188 (Manifeste du CDL : le programme du CNR).
46. J.-M. GUILLON, Le Var..., op. cit., document 189 : extrait du cahier de doléances et de voeux du Luc, où au milieu de revendications politiquement révélatrices (remise des transports à la CGT, création d'une Garde civique locale), d'autres très conjoncturelles (classement en commune urbaine, suppression du Ravitaillement général), se trouve toute une série de voeux qui alimenteront tous les programmes municipaux de l'après-guerre (adduction d'eau améliorée, tout-à-l'égout, réfection des caniveaux, lutte contre les taudis, construction et équipement scolaire, électrification des campagnes, terrain de sport, etc.) .
47. L'ordre du jour comportait une discussion sur le programme du CNR, les revendications locales et l'élection de trois délégués pour l'assemblée générale de Paris (15 au 17 décembre 1944).
48. Arch. Amigas, rapport d'activité mars 1945, manuscrit.
49. Arch. Amigas, circulaire du CDL à tous les CLL de chefs-lieux de canton, s.d., pour prendre exemple sur le CLL du canton de Cuers qui se réunit une ou deux fois par mois.
50. ADBdR, M6 11 583, motion au ministre de la Justice à la suite du grand meeting organisé le 1er mars 1945 (2 000 personnes) pour protester contre les libérations et contre les difficultés opposées aux arrestations d'étrangers. Ceux-ci, les Italiens fascistes, sont l'une des bêtes noires de P. Fraysse qui multiplie les prises de position à leur sujet (il est vrai qu'il est resté dans leurs prisons jusqu'en juin 44), non sans xénophobie.
51. Arch. Amigas : circulaire du CDL aux CLL, 1er mars 1945, leur rappelant les engagements pris en sa faveur à Draguignan le 9 décembre et à Paris.
52. Arch. Amigas, compte rendu, 4 février 1945. Ces CLL estiment, par ailleurs, que les libérations d'internés montrent la vanité des efforts patriotiques et les ridiculisent.
53. ADBdR, M6 11542, rapport mensuel, 16 mars 1945 où il écrit également que les CLL sont “ assez impopulaires ” pour avoir “ exercé en marge des pouvoirs publics une véritable dictature de clocher ”. Il notait déjà ce divorce dans son rapport du 16 février.
54. Il craint encore en juillet que les CLL, pourtant moribonds, jouent encore le rôle de clubs irresponsables quand la Constituante, celle à venir, se réunira (idem, 16 juillet 1945).
55. Au total, 91 cahiers conservés dans les archives Amigas, mais beaucoup proviennent de syndicats et de municipalités. L'ensemble est plus stéréotypé et, de toute façon, constitue une répétition sans spontanéité.
56. ADV, 3 Z 4 14, Rens. gén., 25, 27 et 30 juin 1945. Cette réunion se tient à Toulon avec 800 délégués environs, mais peu de public. La liste proposée par le CDL (19 noms) n'est pas amendable, d'où la colère des délégués, surtout socialistes. Ceux d'Hyères et les environs quittent la salle, car ils la trouvent géographiquement inéquitable.
57. ADV, 1 W 28, rapport du contrôle postal, 30 août 1943 où l'on indique déjà la “ croyance à peu près générale que le retrait des troupes allemandes... provoquerait, par la cessation des prélèvements sur le garde-manger national, une ère d'abondance alimentaire ”.
58. M. AGULHON, “ Les communistes et la Libération ” in La Libération de la France, op. cit., p. 84-85
59. L'ordonnance du 21 avril 1944 a d'ailleurs été remaniée le 12 août pour faire face à cette situation. M. CARON-LEULIEZ, in La Libération du Midi ..., op. cit., p. 298, fait remarquer que ce remaniement n'a été connu que le 5 septembre dans le Languedoc. Il prévoyait la représentation de la Résistance soit par les anciens élus, soit par des résistants cooptés.
60. Arch. Amigas. Ces instructions expliquent que le renouvellement s'impose d'autant plus que les problèmes locaux “ seront plus facilement résolus par la désignation de municipalités nouvelles que par le rétablissement des anciennes assemblées avec épuration ”.
61. ADV, 1 W 45 : cette section littorale (Le Rayol-Le Canadel-Pramousquier) a vu se constituer un groupe MLN à la Libération (inexistant pendant la clandestinité) à l'instigation de l'adjoint spécial, épicier-cafetier-restaurateur, seul commerçant du secteur, non résistant, soupçonné de trafic, qui a formé ensuite un CLL de quatre membres avec ses amis MLN qui sont ses clients, riches résidents dont Henry Potez et son bras droit Abel Chirac, qui n'ont pas eu une attitude indigne, mais qui sont socialement trop éloignés de la population (Rens. gén., 11 octobre 1944 : “ les habitants n'osant pas s'attaquer ouvertement à ces personnalités puissantes par leur savoir, leur fortune et leurs moyens, mèneraient contre ceux-ci une lutte en sourdine parce que se croyant lésés du fait de ce qu'ils appellent leur infériorité. À ce propos, ils disent entre eux qu'ils subissent une dictature ”). Le préfet dissout ce comité d'administrateurs autoproclamés, au grand dam des sanctionnés.
62. À Besse, le CDL impose une délégation à direction communiste qui remplace celle que les socialistes avaient formée, d'où un conflit interminable qui se résout seulement à l'approche des élections municipales.
63. Barjols : délégation à majorité communiste, mais présidée par l'ancien maire et conseiller général socialiste Guérin qui soutient ses amis de la SFIO dans leur contestation. Au Muy, le conflit oppose l'inamovible Sénès (SFIO) que le préfet impose le 28 novembre et le communiste Mélan, chef des FFI et président du CLL, qui avait formé une délégation le 31 octobre, le tout sur fond de règlements de compte du contentieux né de l'attitude équivoque de Sénès pendant la Résistance.
64. Cogolin : délégation municipale socialiste démissionnaire en février 1945, car combattue par l'ancien maire, républicain, démis par Vichy, dont la population veut le retour et qui a fait alliance avec les communistes. Le Pradet : situation embrouillée à la Libération où un ancien adjoint a tenté de s'imposer, avant d'être remplacé par une délégation municipale à direction socialiste dont le président démissionne en février (ainsi que de la SFIO et du CLL).
65. Étiquette des autres conseillers municipaux : 20 républicains de gauche et 3 indépendants.
66. ADV, 1 W 33, voir tableau en annexe.
67. Cartes en annexe.
68. Explication des regroupements et corrections :
- Les socialistes divers recouvrent, en 1944, 55 socialistes sans autre précision (dont de nombreux membres de la SFIO), 19 SFIO, 4 MUR-MLN et 6 républicains en fait socialistes, et, en 1939, 34 SFIO, 19 socialistes (dont des membres de la SFIO), 18 USR et ex-Socialistes de France, 5 socialistes indépendants.
- Les républicains de gauche etc. recouvrent, en 1944, 13 républicains de gauche, 3 républicains et, en 1939, 17 républicains de gauche, 11 républicains socialistes.
- Les radicaux-socialistes, etc. comprennent quelques radicaux indépendants.
- Les communistes et sympathisants recouvrent, en 1944, cinq FN et un CGT
- Le FN non communistes recouvre, en 1944, trois socialistes, deux républicains de gauche, un républicain, un radical-socialiste, un royaliste.
69. Voir liste en annexe.
70. Municipalité de l'ancien député radical-socialiste Coreil, écartée à la Libération et battue en 1945, mais la tête de file de la liste antifasciste passera au MRP.
71. Conflit entre le CLL, dirigé par les communistes auquel le CDL accorde l'investiture, et les socialistes qui avaient formé une délégation municipale. Le conflit s'étend de la Libération jusqu'en février 1945, date à laquelle les socialistes acceptent de pourvoir aux trois sièges qui leur ont été accordés dans la délégation.
72. Ancien député communiste, passé à la SFIO, Me Fournier a été critiqué par les socialistes pour sa passivité pendant la guerre. Le très populaire Sigismond Coulet était anticommuniste en 1935. La troisième commune de ce type est Belgentier dont le maire maintenu sous Vichy est réélu en 1945.
73. Liste UPRA : union patriotique républicaine antifasciste.
74. Le centre gauche en contrôle 13 (radicaux-socialistes : cinq, républicains socialistes : six, républicains de gauche : deux), les démocrates-chrétiens deux et les divers républicains huit (quatre sans étiquette, deux indépendants, deux républicains). Parmi les 51 communes contrôlées par le PCF, 15 ont une direction FN. Du côté socialiste, un seul maire MLN et trois socialistes indépendants.