Les FTP, inconnus jusqu'à l'Occupation, prennent une place de plus en plus considérable dans la geste résistante. Ce sont par excellence les combattants. Ce sont, par leur jeunesse, les meilleurs représentants de la génération de la Résistance. Ils symbolisent ce que la Résistance communiste veut être aux yeux des autres (partenaires et “ masses ”) : courageuse jusqu'à l'héroïsme et au sacrifice de la vie, désintéressée, révolutionnaire dans ses méthodes, unitaire dans ses principes, faisant fi des tractations politiciennes, exemplaire en un mot.
Émanation théorique du FN, les FTP sont, en fait, en beaucoup plus important, ce qu'était la JC (avec laquelle ils se confondent souvent) en 1940-41, l'aile marchante, qui est chargée de l'action audacieuse sous ses diverses formes (propagande, protection de l'action de masse) avec, en plus, la pratique de la lutte armée. Les FTP forment l'armée du Parti. Leur stratégie est la sienne et il tire, légitimement, le bénéfice politique de l'image de cette résistance généreuse qu'ils forgent, en mêlant diverses traditions anciennes ou plus récentes, politiques et pré-politiques, françaises et étrangères. Leur sacrifice fonde les batailles politiques qu'il mène au sein de la Résistance et les revendications qu'il soumet à ses partenaires en sont la traduction politique.
Nous avons déjà dit la confusion qui règne de fait, à la base, entre les “ politiques ” et les “ militaires ”, et de plus en plus avec le développement du recrutement. Mais on peut distinguer chez ces derniers trois catégories plus ou moins nettement définies. Il n'y a pas de barrière entre elles et les militants peuvent passer de l'une à l'autre. Les ponts sont multiples entre les “ légaux ” qui continuent de mener une vie “ normale ” et les hors-la-loi que la forêt (ou que la ville) accueille. Ceux-là alimentent, au propre comme au figuré, ceux-ci. Mais la différence de statut est claire. À ces deux groupes principaux, il faut ajouter des équipes plus réduites, plus secrètes, celles dont on ne répandra pas (ou moins) les exploits. Ce ne sont ni les moins importantes, ni les moins efficaces.
1 - Les groupes spéciaux
Nous regroupons donc sous cette rubrique des groupes marginaux. Non pas qu'ils soient hétérodoxes. Ils sont, au contraire, très liés aux appareils centraux. Mais ils se situent en marge de l'ensemble par nécessité. Bien que très cloisonnés et composés de nombreux étrangers, ils ne sont pas coupés de la base “ ordinaire ”, mais s'y greffent dessus et l'utilisent à l'occasion. Leur histoire, passée longtemps sous silence ou négligée, reste à faire. Encore faudrait-il que les acteurs le veuillent.
Cette dernière remarque vaut essentiellement pour le (ou les, on ne sait) service de renseignement.
a - A la recherche du renseignement
Tout militant de la nébuleuse communiste, qui le peut ou qui le veut, fait du renseignement. Il n'y a pas de différence, de ce point de vue, avec ce qui se passe ailleurs dans la Résistance. On trouve trace d'une activité de renseignement avant même l'Occupation. Mais elle ne prend de l'extension qu'avec la mise en place du service B des FTP qui paraît être le principal service de renseignement interne de l'organisation. Sur son activité, se greffe un (ou des) réseau tourné vers l'extérieur et qui se rattache au renseignement soviétique. C'est une branche de l' “ Orchestre rouge ”. Ce prolongement est donc tout à fait comparable aux réseaux qui alimentent en renseignements les Alliés anglo-saxons ou le BCRA et l'on sait qu'ils ne sont pas sans liens entre eux, par suite des accords qui ont commencé à se nouer en 1942.
Cette branche renseignement de la nébuleuse communiste pose les mêmes problèmes à l'historien que la plupart des autres réseaux. Que représente-t-elle ? Quelles sont ces caractéristiques ? Quelle est son efficacité ? Les interrogations sont plus nombreuses que les réponses que l'on peut apporter, d'autant que, nous l'avons déjà indiqué, le découpage départemental n'est pas adéquat pour le monde du renseignement. D'où quelques débordements géographiques dans les lignes qui suivent et qui n'ont pas d'autre ambition que d'essayer de rassembler les éléments disparates recueillis.
- Les contacts avec les services étrangers sont concrétisés en 1943 par la participation des hommes du service B aux opérations de liaison par sous-marin. À travers le groupe monté par Alphonse Dumay Bill et son adjoint Alex Delabre Max, se croisent l'OS et les GF des MUR des Bouches-du-Rhône (dont ils font toujours partie au début 1943), l'OSS, puis le SOE (Monk). Les Ciotadins et Marseillais, d'origine étrangère pour certains, de Dumay-Delabre fournissent à l'Américain Fred Brown ses équipes de protection, tant pour les premières opérations par sous-marin, à Ramatuelle, que pour les émissions d'Azur.
À ce moment-là, les FTP de la région du golfe participent aussi à ces opérations. Ils ont aidé au repérage des lieux. Par la suite, pour des raisons que l'on ignore, peut-être tout simplement pour respecter le cloisonnement, ils ont l'ordre de ne plus prendre part à la protection du “ tube ”. C'est alors l'affaire exclusive des giraudistes. Cependant le FN assure toujours une partie du soutien logistique et obtiendra une place pour un émissaire chargé de réclamer des parachutages à Alger, en novembre 1943. Ce n'est certainement pas une décision du FN local.
b - Les FTP-MOI
Les groupes qui nous intéressent ici sont des groupes spécifiquement MOI (ce qui n'empêche pas la présence de quelques Français en leur sein), dépendant de l'appareil militaire interrégional FTP-MOI, lui-même soumis aux directives de l'interrégion FTPF. Ce sont les détachements qui assurent l'essentiel de l'action armée jusqu'en juin 1943 et qui restent, ensuite, les spécialistes de la guérilla urbaine.
À leur modeste échelle, les FTP-MOI ont été, avec les GF des MUR, les initiateurs de l'action immédiate dans le Var. Leurs attentats correspondent encore à la période “ gauchiste ” de la stratégie communiste, celle de l'action par petits groupes.
Dans les petites villes, comme Draguignan, FTPF et FTP-MOI ne vont plus former désormais qu'un seul groupe, les étrangers servant de cadres et d'instructeurs aux jeunes Français qui les rejoignent dans les groupes “ légaux ”. Par contre, appuyés sur l'ensemble de l'organisation MOI, subsistent des groupes spécifiques, “ illégaux ”, pour assurer l'action armée dans les grandes villes. Ce sont, en quelque sorte, des “ maquis ” urbains. Leur existence et leur action font encore la spécificité de cette branche de l'organisation, avec peut-être la part qu'elle tient dans le renseignement.
2 - Les “ légaux ”
Après les “ spécialistes ”, la “ piétaille ”, le gros des effectifs. Ce ne sont pas les FTP des images d'Epinal. Ils n'ont pas toujours une activité débordante. Pour ces militants ou sympathisants communistes, elle dépend beaucoup de la force et de l'initiative de l'organisation politique. Ils font ce qu'ils peuvent, limités par le manque d'armes ou de détermination. Ils essaient souvent de faire “ quelque chose ” et assurent, ce qui n'est pas rien, la logistique des maquis. Par suite des difficultés de recrutement déjà évoquées, la constitution des groupes “ légaux ” est lente et, en général, assez tardive.
On mesure par là le changement, au moins dans cette partie du Var, la région dracénoise et l'Est-Varois où se forme alors la 2e Cie FTPF de Provence. Mais même les groupes de la région Toulon-La Seyne, enfin remise sur pied, reprennent vie, et, dans le Centre-Var, le canton de Besse et le bassin minier (avec Brignoles et Tourves) sont organisés et parfois actifs. Par ailleurs, l'ouest des Maures (Collobrières, La Londe, Hyères) prolonge les initiatives du golfe de Saint-Tropez.
On se rend compte des progrès accomplis entre les deux dates. Mais cette évolution est un premier facteur de diversité. Il en est un autre qui tient à l'action elle-même, car, s'ils ont le même modèle, les “ groupes légaux ” n'en sont pas moins taillés dans des bois différents. Les uns se manifestent surtout par la diffusion de la propagande, d'autres, par la récupération de vivres et de matériel pour le maquis. Quelques-uns sont intégrés à la réception des parachutages SAP. Certains n'ont guère plus d'activité que les groupes de l'AS (et s'y confondent parfois) et leur “ attentisme ” reflète celui de l'organisation locale du Parti. Sauf exception, la plupart n'entreprennent pas d'action immédiate avant le printemps 1944. Il faut donc se pencher sur cette géographie diversifiée.
Mais l'organisation régionale FTP reste à construire. C'est ce à quoi s'attache Henri Faurite lorsqu'il arrive fin avril 1943. Cette organisation se met vraiment en place dans le courant du deuxième semestre avec la formation de trois sous-secteurs et des compagnies. Mais c'est un cadre qui, bien souvent, reste à remplir.
Le sous-secteur ne se relève qu'en avril 1944, lorsque Jean Castel (qui prend précisément le pseudonyme d'Avril) est désigné pour le diriger. Avec l'aide des chefs régionaux (Vautrin et Paulet), il essaie de monter des détachements dans une ville qui se vide de plus en plus, ainsi que dans les bourgades alentour (Solliès-Pont, en particulier). Tâche difficile. En juin, en pleine offensive résistante, Vautrin indique encore que ce sous-secteur est toujours “ en complète réorganisation pour ne pas dire constitution ”42. Mais, aux difficultés générales, s'en ajoutent d'autres qui tiennent à l'organisation, puisque, quelques jours avant le constat de Vautrin, le CER signale :
“ Le P. (Parti) n'a pas encore désigné de recruteur et, depuis quatre mois, n'a pas fourni le contact avec les administrations (SNCF, PTT, tram, marins-pompiers, employés municipaux). ”43
Toulon constitue une pierre d'achoppement entre le Parti et les FTP sur un autre plan. La faiblesse des effectifs, la difficulté de continuer à vivre dans cette ville, le danger que les responsables encourent en y restant conduisent l'interrégion FTPF à la considérer comme sacrifiée et à autoriser le transfert de la direction régionale (le CMR) vers l'intérieur du département. Or le Parti s'y oppose. Tactiquement justifié, ce repli n'est pas conforme à la stratégie de l'insurrection urbaine qui a la priorité.
On a déjà dit combien est artificielle l'appartenance à un mouvement dans cette région où l'unité communale est la règle. Tous les groupes viennent plus ou moins en aide aux détachements de la 1e Compagnie FTPF de Provence, venus s'y replier fin 1943.
Malgré les inégalités et les faiblesses constatées, le bilan général de l'action des groupes “ légaux ” que l'on peut dresser à partir du relevé effectué par le COR n'est pas négligeable. Sur les 50 actions réalisées jusqu'au 6 juin, les 37 sabotages ont détruit ou endommagé 13 camions ou véhicules automobiles de la Todt, 15 wagons et quatre locomotives, six tronçons de voie ferrée, trois ateliers, trois transformateurs, neuf pylônes à haute tension, sept postes à fumigène, trois excaveuses pour l'extraction du sable, un escorteur et trois engins divers (bétonneuse, treuil, moteur). S'y ajoutent cinq “ récupérations ” (ou tentatives de “ récupérations ”) de tickets de ravitaillement, trois exécutions de collaborateurs indiscutablement dangereux et cinq récupérations d'armes (six mitraillettes, six grenades, un revolver et des explosifs). Le tout a été fait avec des pertes très réduites (une seule arrestation à notre connaissance). Autrement dit, les FTP arrivent au 6 juin avec un potentiel militant en plein développement et psychologiquement prêts à participer à l'action. Il ne manque alors que la première génération maquisarde, celle qui a fourni le plus d'efforts et de sacrifices, mais qui n'a pas pu se maintenir dans le Var. Cependant le relève est prête pour former de nouveaux maquis.
3 - Les pionniers du maquis
Le Var a une place particulière dans l'histoire des maquis FTP de la région provençale, puisqu'il a vu naître la 1e compagnie FTPF de Provence. Ce groupement, l'un des plus importants de la région, sinon le plus important, est le prototype des maquis de la première génération, celle de 1943, celle qui se situe à l'avant-garde de la lutte armée.
a - Naissance du maquis des Maures
La création d'un maquis dans les Maures doit beaucoup à l'initiative locale, nous le verrons. Elle n'est cependant pas spontanée. L'interrégion (et la zone) a certainement donné l'ordre de le créer dans ce secteur au moment où l'on croit à la proximité d'une action à partir de l'Afrique du Nord et où des liens sont noués sur la côte entre communistes et services alliés (et giraudistes). La position stratégique des Maures justifiera le maintien du maquis dans le massif le plus longtemps possible, jusqu'à ce que la sécurité l'oblige à se disperser et se déplacer.
Malgré ce dénuement qui a laissé de profonds souvenirs, le maquis s'étoffe peu à peu. Les nouveaux arrivants sont réceptionnés aux gares de Sainte-Maxime puis de La Nartelle. Ils doivent respecter tout un rituel, celui du “ passe ” :
L'épreuve réussie, ils sont convoyés jusqu'à la ferme d'Aimé et Anna Casu (L'Américaine) qui sert de plaque tournante, d'infirmerie, de boîte aux lettres, de centre de (maigre) ravitaillement, qui inaugure donc ce que tant d'autres fermiers vont faire après eux. Casu est un des militants communistes responsables de Sainte-Maxime.
Les rescapés (avec Battaglia, Rossi, Diana), cachés un moment par Casu, vont rejoindre le versant nord des Maures où un autre camp s'est constitué autour de l'ancien responsable de la CGT toulonnaise, Jean Bertolino Jean Bellon qui fait du charbon de bois. Il est d'abord en contact avec l'AS de Toulon qui a commencé à lui envoyer des réfractaires. Mais, par l'intermédiaire de communistes de Gonfaron qui travaillent à la mine de Saint-Daumas, proche de l'endroit où il se cache, Bertolino a pu renouer avec le PCF avec lequel il est coupé depuis 1940. Mis par là en relation avec Faurite, le responsable régional FTP qui vient d'arriver, il intègre cette organisation. Le camp de Cargues (commune des Mayons) sera FTP Bertolino en sera le chef militaire et c'est là que les rescapés de Roquebrune sont envoyés63.
b - Le camp Faïta (mai-automne 1943)
Le nouveau camp prend le nom du communiste marseillais Vincent Faïta qui vient d'être guillotiné à Nîmes, le 22 avril. Le triangle de direction du camp est formé par Bertolino, le CO, Courros, “ technique ” et un communiste niçois, arrivé dans le courant du mois de mai, Emile Gaffino Michel Raspail, ancien de Combat, puis FTP “ légal ”, menacé d'arrestation.
Ce type de maquis FTP ne correspond pas à l'image classique du maquis de réfractaires. Certes les réfractaires forment la majorité des recrues. Mais la plupart, surtout avant la mobilisation de la classe 42, sont de jeunes communistes ou sympathisants déterminés à participer à la lutte armée comme Diana, Battaglia, Rossi, Pierre Valcelli de Salernes. Paul Louis Jules Bonaventure, Jules de Bormes nous paraît assez représentatif de cette première fournée de maquisards. Nous l'avons déjà rencontré, en 1941, faisant le coup de poing contre le PPF ou tirant des papillons. Un de ses compagnons de captivité, aux Baumettes, en a fait un portrait que ne désavoueraient pas ses compagnons de lutte qui nous l'ont cité en exemple. Le portrait est d'autant plus véridique et émouvant qu'il est tracé juste après la Libération par un conseiller général radical-socialiste du Vaucluse, sans savoir que le garçon qu'il décrit si acharné à vouloir triompher de l'adversité est en train de mourir on ne sait dans quel camp de déportation :
“ On l'a frappé, on a essayé de le faire parler, mais il n'a rien dévoilé et a gardé le silence sur les choses essentielles. En parlant il a un joli sourire ; sa physionomie exprime à la fois la douceur et la fermeté ; il représente le type parfait du communiste courageux, qui, animé d'une foi ardente, saura défendre son idéal jusqu'à la mort. Il nous affirme que s'il doit être fusillé il saura mourir sans faiblesse et sans que son visage ait le moindre tressaillement, en criant : “ A bas Hitler ! A bas l'Allemagne ! Vive le France ! ”.
Je ne suis pas communiste, mais je ne puis m'empêcher d'admirer le courage tranquille de ces jeunes héros dont le patriotisme, même conditionné par la réalisation de leurs buts politiques, est un exemple à donner à tous ceux dont la défaillance morale, en France, a permis à l'ennemi d'imposer sa domination. Il m'est arrivé parfois de choquer mon jeune ami Paul Louis lorsque je lui affirmais mon patriotisme sans limites et mon désir de servir la France, quel que soit le régime qui la gouverne. Je voyais alors son joli et jeune sourire s'effacer brusquement ; il arpentait la cellule d'un air farouche. ”64
c - La 1e Compagnie FTPF de Provence
L'automne connaît donc d'importants changements. Ils sont propres au camp, mais ils s'inscrivent aussi dans une réorientation d'ensemble des FTPF. de Provence, qui va conduire au regroupement des maquis vers les Alpes-du-Sud. Il n'est pas sûr qu'il y ait un plan stratégique préconçu pour orchestrer les mouvements que l'interrégion connaît. L'hypothèse la plus plausible est que l'on agit sous la pression des circonstances et qu'il faut bien évacuer les emplacements dangereux et se replier dans les zones montagneuses, loin des villes, mais, on l'espère, plus à l'abri. La priorité est de préserver le potentiel que le maquis représente.
Le camp Faïta est devenu un réservoir de cadres et ses maquisards commencent à être ventilés dans toute la région, en particulier dans les groupes urbains (à Marseille) qui ont besoin de sang neuf, alors que des “ légaux ” (de Toulon ou de Marseille) sont mutés au maquis. C'est une période de chassés-croisés entre les départements et les villes. L'histoire du maquis échappe elle aussi au cadre départemental. C'est un autre témoignage de l'importance du niveau de commandement régional (au sens premier du terme) dans la Résistance.
De sa naissance à son départ du Var, ce maquis a réalisé au moins 84 actions (ou tentatives d'actions), ce qui représente 50 % des sabotages, attentats ou autres actions armées que nous avons pu recenser dans le Var dans le même temps. Ce n'est là qu'une partie de ce qu'il a fait. Il y a eu des exécutions de soldats allemands qui n'ont laissé, conformément aux ordres, aucune trace. Cette action a certainement été bridée par le manque de matériel. Les parachutages ne lui profiteront qu'après son repli dans les Basses-Alpes. Il a mobilisé contre lui les forces de répression, françaises ou allemandes les plus importantes et les extraits de rapports du SD de Draguignan conservés montrent qu'il est à l'évidence son principal souci dans le domaine de la Résistance. Mais nous avons pu voir que son rôle ne se limite pas à ça et qu'il a constitué une véritable école de cadres pour les FTP de la région.
d - De la première à la deuxième génération de maquis
La mise en place de ces nouveaux éléments permettra de dynamiser un département qui, dans la préparation de l'insurrection nationale, pose quelques problèmes à la direction FTP.
Un nouveau COIR, Louis Blésy Pierre Lhomme prend le commandement en avril 1944, à la place de Faurite, arrêté par le SD. Se trouvant de longues semaines tout seul à la tête de l'interrégion, il juge la situation avec sévérité, celle qui caractérise les cadres exigeants de l'organisation. La situation d'ensemble n'est pas bonne et celle du Var est parmi les plus mauvaises (avec les Bouches-du-Rhône). Le Var est une
“ région pauvre en effectif qui par surcroît subit le contre-coup des événements de Toulon. Nos groupes de Légaux sont défaits, quelques uns de nos hommes ont disparu à jamais, d'autres se sont repliés dans des régions moins dangereuses, d'autres encore ont été requis par les boches pour des travaux de déblaiement et échappent au contrôle du C.M.R. Peu de combattants dans l'ensemble. ”97
Le niveau des actions atteint autour du 1er mai (11 dans les nuits du 30 avril au 2 mai) montre qu'en dépit des faiblesses dénoncées avec raison par le COIR, le relais est pris, même dans le Var.
“ sont pour la plupart des nouveaux venus, les plus vieux combattants sont ceux de 36, les autres sont ceux de la guerre ou de l'après-guerre ”,
d'où le constat du
Il y a là, à l'évidence, l'une des clés qui permettent de comprendre certains problèmes du PCF après-guerre, surtout si l'on y ajoute que les “ militaires ” ont l'impression d'avoir fait davantage que les “ politiques ” qui leur demandent des comptes (pour les “ encarter ”) à cette époque-là.
*
* *
La force des communistes n'est pas que militaire, et un responsable, même important des FTP, n'embrasse pas toute l'organisation. Cette vision d'ensemble, seule la direction du Parti la possède. La force clandestine des communistes est bien davantage politique, “ syndicale ” ou idéologique que militaire. Mais la place des FTP est essentielle dans le processus d'insurrection. S'ils inquiètent les autres forces de résistance par leurs actions, ils inquiètent aussi l'appareil politique par leur faiblesse. Dans la logique de la prévalence du politique sur le militaire, il fait pression pour qu'ils comblent leur “ retard ”. Même s'ils ne sont qu'une carte dans son jeu, c'est une carte importante, en particulier par l'image de marque qu'ils donnent à la Résistance communiste.
Présent dans tous les domaines de l'action clandestine, le PCF a fait plus que regagner pendant l'Occupation le terrain perdu auparavant. Il rattrape l'avance prise par les gaullistes (et donc les socialistes) et souvent les dépasse. Il renoue les fils que 1939 a cassés. Peu à peu, on voit réapparaître dans l'organisation des militants d'avant-guerre qui ne se sont pas toujours évanouis dans les camps d'internement entre 1939 et 1943. Les communistes participent largement à la levée de la génération de la Résistance dont les premiers éléments ont souvent contribué ou assuré la survie du Parti entre 1940 et 1942. Renforcés par les libérés ou évadés des camps, ceux-là leur ont permis de renouveler leurs cadres, de démultiplier leur activité, de rallier catholiques et socialistes et, finalement, de susciter le grand élan de 1944. Appuyé sur les militants sûrs qui forment son armature et assurent sa cohérence idéologique, renforcé par ses recrues de la clandestinité, le Parti communiste défend une conception de l'union nationale d'une grande souplesse tactique, prête à englober tous ceux qui entendent participer à la lutte, d'où qu'ils viennent. Cette exemplarité unitaire permet de conserver des liens avec les MUR et de les déborder.
Irréprochablement unitaires, exemplaires (jusqu'au sacrifice) dans l'action, patriotes, mais porteurs d'une idéologie messianique qui permet de dépasser le cadre de la lutte contre l'envahisseur, les communistes ne cessent d'accentuer leur pression et d'arracher des parcelles de pouvoir au sein de la Résistance. Au front officiel, celui qui les oppose, avec les autres forces de la Résistance, à Vichy et aux Allemands, s'ouvre un autre “ front ”, interne à la Résistance celui-là et qu'illustre bien la dénonciation répétée de l'attentisme.
Notre travail veut privilégier l'aspect politique. On va donc parler de cette unité conflictuelle et des luttes, réelles, qui opposent résistants entre eux. Nous allons à l'encontre des stéréotypes. Mais nous savons aussi que ceux-ci ont une réalité, que la base est réellement unitaire dans l'ensemble et surtout face à l'ennemi. Nous ne remettons rien en cause, ni la solidarité, ni la sincérité d'un engagement, ni la valeur des sacrifices. Les résistants qui peuvent se déchirer (et non pas se trahir) ne luttent pas pour leur intérêt personnel, mais pour un idéal. Cependant l'enjeu de la lutte, les risques pris, la force des convictions ne poussent pas forcément à la compréhension mutuelle.
La Résistance n'est pas simple. Elle est toujours en construction. Elle se forge dans le conflit principal et les contradictions internes. Peut-on encore dire dans la dialectique entre l'unité ressentie comme indispensable et des objectifs politiques différents ? Les luttes internes, sévères, sont masquées, mais aussi sublimées par la volonté commune, élémentaire qui entend d'abord (et pour beaucoup surtout et seulement) libérer le pays. La question du pouvoir n'en est pas moins posée.
1. J. Pinna, tém. cit., qui a mis en place ce réseau (ou une partie de ce réseau) dans le Var.
2. G. PERRAULT, L'orchestre rouge, Paris, 1967, p. 489 de l'édition de poche. Pauriol a une attitude héroïque et sera fusillé à Fresnes le 12 août 1944.
3. R. FALIGOT et R. KAUFFER, Service B, Paris 1985, p. 160 et suiv. sur l'activité de Guimpel, p. 175-176 sur l'organisation autour de Roquevaire, et divers documents avec des indications sur le Var (p. 67, 172, 178). Février 1943 est le moment où Guimpel prend ce service en charge, après avoir rencontré Jean Jerome à Paris. La protection de l'organisation, à La Ciotat, est vraisemblablement confiée à Edgar Manguine, responsable OS du Var jusqu'en février 1943 (E. Manguine, tém. cité, et interrompu volontairement à partir de ce moment-là).
4. G. AMENDOLA, Lettere..., op. cit., p. 50. Ezio est contraint à l'isolement absolu. Notons que liaison du PCI avec les communistes suisses passe par le PCE (l'organisation clandestine étant camouflée à Marseille au sein de l'administration qui s'occupe des GTE, boulevard Cantini) et qu’Amendola a renoué à Aix avec Francis Halbwachs, l'un des hommes clés du dispositif.
5. Arch. privées : ces feuilles, petites, mais très soigneusement écrites sur papier pelure, vont de mars à août 1943. Nous ne savons qui les a faites. Nous ne saurions pas surpris que la collecte ait été italienne. G. ROUX, op. cit., p. 30, note que le PCF du secteur d'Hyères relève les plans des travaux de fortifications et les envoie vers Marseille.
6. Mais les gaullistes en question peuvent être fort bien des agents de Jade (IS) ou de Brown (OSS), comme nous le supposons. Comme nous l'avons déjà dit, E. Manguine aurait eu pour boîte aux lettres de l'OS en 1941-42, à Toulon, la pharmacie de F. Arnal. Nous ne serions pas surpris que le témoin ait confondu avec la période postérieure et qu'il s'agisse de la pharmacie Léonelli (qui appartient à Arnal). Nous nous appuyons aussi sur un autre témoignage recueilli en 1987 (la boîte aux lettres FTP est une épicerie de la basse ville).
7. J. JÉROME, La part des hommes, Paris, 1983, p. 279.
8. R. FALIGOT et R. KAUFFER, op. cit., p. 175-177. Ces auteurs ont relevé les liens entre Guimpel et Horowitcz (F2 - Azur) dont nous avons vu le point de départ à Saint-Tropez.
9. Parmi lesquels Auguste Dumay, le père, que l'on retrouve alors membre de l'état-major de l'AS des Basses-Alpes, chargé des opérations et très recherché par les Allemands (J. GARCIN, op. cit. et J. VIAL, op. cit.), tandis que son compère de France-Navigation, Emile Sellon, de La Ciotat, officiellement chargé du FN par George Marrane, favorise l'installation des Ciotadins à Grambois, mais il est aussi chef de maquis de l'AS dans le même département que Dumay, entre avril et juillet 1943, avant d'être chargé par le PCF de porter des documents chiffrés en Afrique du Nord, par l'Espagne (J. GARCIN, op. cit., p. 104-105). Il est vrai que le responsable des maquis de ce département, Henri Masi, est un ancien responsable OS à Marseille.
10. Sur A. Delabre qui dirigeait l'équipe de protection à Ramatuelle, M. BAUDOIN, Histoire..., op. cit., p. 33. Nous confirmons qu'il était devenu suspect. Ce n'est pas lié à son arrestation par les Allemands le 22 septembre 1943 et à son évasion quelques jours plus tard, le 4 octobre. Avait été arrêté avec lui (et fusillé) Raymond Vincent Hervé ou Dick. M.-P. BERNARD, op. cit., p. 155, présente celui-ci comme un spécialiste du renseignement en liaison avec les Soviétiques et les Anglais, et responsable... du 2e bureau de l'AS des Bouches-du-Rhône. Son frère, Gaston, est l'un des radio de Brown, celui dont le pseudonyme, Azur, donne son nom au réseau. Le directeur du centre d'astronomie, Pic, codait les messages et fournissait des faux papiers.
11. Le réseau a une base importante en Savoie et une autre à Montélimar.
12. Voir notre article, “ Les étrangers... ”, op. cit. Ce sont ces attentats marseillais qui servent de prétexte à la démolition du Vieux-Port.
13. G. AMENDOLA, Lettere .. op. cit., p. 57. Ces deux attaques ont lieu les 26 et 31 décembre 1942 (un échec et un sous-lieutenant mortellement blessé).
14. Tract signé “ Mouvements de Résistance du Var (Combat, Franc-Tireur, Libération et le P.C.) ”, diffusé à Toulon, le 29 avril 1943.
15. ADV, 1 W 28, contrôle postal, 29 juin 1943. Quelques jours après, un établissement proche et aussi mal fréquenté, Le Nancy, a sa vitrine brisée accidentellement ce que la population ne manque pas tout aussitôt de transformer en attentat (1 W 21, Rens. gén., 10 juillet)
16. Ce groupe est d'abord dirigé par un employé, Marine Draperie Pinseau, né à Draguignan. Garrido, accidenté en travaillant comme bûcheron, est hospitalisé à Draguignan en mai et fait connaissance avec Sophie Zleyer, responsable de la “ solidarité ”.
17. Tém. L. Landini 1987. La bombe est découverte, non explosée, le 15 mars 1943 (ADV, 1 W 81 et 3 Z 4 33). Autres actions du groupe, confirmées par la police ou la gendarmerie : attaque d'une patrouille italienne (23 janvier), sabotage contre la voie ferrée (23 février), attentat contre un bâtiment des troupes italiennes (4 mars).
18. Sur le sabotage de la mine de Pélicon, tém. O. Marrucci, l'un des auteurs avec Jean Carrara, 1981 et ADV, 1 W 8, préfet, 27 février 1943, 3 Z 4 33, Rens. gén., 27 février 1943 : plusieurs mineurs seront internés à la suite de cette affaire par les autorités de Vichy. Cette action est rapportée par France d'abord n°22 du 10 avril 1943. D'après O. Marrucci, les mineurs n'étaient pas très chauds pour effectuer ce sabotage. Sur la fourniture d'explosifs par ce groupe, tém. Hélène Taïsch 1985 et M.-P. BERNARD, op. cit., p. 196.
19. Arrestation d'O. Marrucci dès le 17 mars et de J. Carrara, J. Zurru, R. Landini et de son père le 13 mai 1943.
20. Tém. Mme Tenev 1985.
21. L. Diomelli, tém. cit. : plus des Arméniens et des Français et momentanément deux Tchèques et deux Espagnols.
22. Deux Bulgares se font prendre en train de voler des lapins le décembre 1943. Sportif est le nom code habituel des détachements FTP.
23. Sur les 24 actions repérées, neuf portent contre la voie ferrée (dont deux vers Les Arcs), huit contre des patrouilles ou des établissements allemands, cinq contre des lignes à haute tension. Dans le même temps, les FTPF de la région toulonnaise assurent seize actions et le GF des MUR sept. Parmi les actions les plus importantes : sabotage de deux locomotives au dépôt de la gare de Toulon (10 septembre 1943), attaques de patrouilles à Toulon et Six-Fours (fin octobre), attentats contre l'Hôtel central des PTT et, à la grenade, contre un restaurant allemand du centre ville (20 et 27 février), idem contre une maison de passe allemande (24 avril).
24. Arch. ANACR, rapport du CO Paul (O. Marrucci), s.d. (vers juillet 1944), se rapportant à des faits qui se sont déroulés environ trois mois et demi auparavant. Ce matériel a été pris dans un dépôt de la SAP (au nord de Bargemon). Il a été descendu à Claviers, village-refuge pour les FTP, où réside le CE de la 2e Cie, Jourdan, dont la femme est chef de gare au village, le “ train des pignes ” servant de moyens indispensables de transport, avec la complicité des cheminots. Les convoyeurs se sont répartis entre les gares de Claviers, Bargemon et Callas pour ne pas donner l'éveil (A. Sicard et F. Manzone, tém. cit.).
25. On ne peut que penser au problème posé par le maintien à Paris du groupe Manouchian, qui doit être replacé, à notre avis, dans ce cadre de la nécessité militaire.
26. Tém. D. Ungemacht-Bénédite et M. ANGEL, Los guerilleros espanoles en Francia, historia 1940-1945, La Havane, 1971, p. 168 : les bûcherons du Pélenq ne peuvent être que ce groupe sélectionné qui reçoit, fin mai, l'ordre de s'incorporer aux guérilleros de l'Ariège et des Pyrénées-Orientales. Le 14e Btl regroupe les guérilleros du Sud-Est.
27. Exemple in J.-M. GUILLON, Le Var..., op. cit., document 92 sur les sabotages de la nuit du 28 au 29 août 1943 aux environs du Muy.
28. Voir carte de l'implantation FTP en annexe.
29. Tém. Denis Lantaume Kléber (arch. ANACR, s.d.), né en 1923, ouvrier mécanicien, désigné par le non moins jeune responsable du Parti, Jean Oliva. Cette rapidité est confirmée par les chefs de la 2e Cie, O. Marrucci et F. Jourdan
30. Lina Michel 1981 et confirmé par ADV, Cour de Justice de Toulon 29, dossier Sc. et 202 974. L'explosion a eu lieu à 22 heures. Cet attentat est camouflé par Louis Michel en accident (il a laissé quelques gouttes d'huile dans un tube allemand). La cible n'est pas choisie au hasard : la société expérimente des fusées à air liquide, d'après les travaux de l'ingénieur Picard.
31. Tém. P. Bardin déjà cité : le 8 mars et le 19 mai 1943.
32. Tém. A. Macario, op. cit. Il opère parfois tout seul. Macario et Pinna tentent à ce moment-là de faire évader Jean Mérot de la prison Saint-Roch, à Toulon, en liaison avec l'organisation de Marseille (par l'intermédiaire de Mireille Lauze et de sa sœur qui habite Bormes). L'affaire échoue (nuit du 14 au 15 février 1943), car Mérot a été changé de cellule, à la suite de l'évasion de trois communistes marseillais, le 7 février précédent (tentative confirmée en AD Var 3 Z 4 6 et 1 W 21). Après la découverte de cette tentative, cinq communistes de Toulon et La Seyne (étrangers à l'affaire) ont été internés en représailles par l'administration de Vichy.
33. Le relevé va jusqu'en juillet 1944. Nous ne comptons là que les actions antérieures au 6 juin. Cette source se présente sous la forme d'une liste manuscrite avec des indications de dates, de lieux, d'objets, le sous-secteur et le détachement concernés, le matricule des auteurs (arch. privées).
34. Ordre de mission signé de Despas et de Guillerme publié in J.-M. GUILLON, Le Var..., op. cit., document 136 : il demande un équipement pour 1 000 hommes. Arrêté le 27 novembre 1943, Israël Mortier mourra aux Baumettes.
35. J. Despas, tém. cit. (1947 et 1948) : Despas est entré en relation avec le responsable MUR de Saint-Tropez (Robert Mahe Norbert, employé à l'usine des torpilles, agent du SR des MUR dans le sous-réseau d'H. Harel, porté comme communiste sur la liste du SD, datée du 27 septembre 1943 et sur lequel le SD enquête en 1944 ; il est remplacé comme responsable AS par Coulet, employé au Crédit Lyonnais).
36. Arrestation de Mme Ollivier et de sa fille, le 20 mai 1944, et saisie de documents (et de la ronéo). Mme Ollivier, agent immobilier, est l'une des premières adhérentes du FN. Elle est dénoncée par une jeune fille, agent du SD.
37. Selon H. Michel, il ne se doutait pas de l'influence communiste dans l'organisation (tém. cit.).
38. Arch. ANACR, s. d. Nous donnons ce document pour illustrer le caractère unitaire de la Brigade et la nette domination FTP.
39. Sources contradictoires sur la date de son arrestation : G. ROUX, op. cit., donne février, Despas, le 6 mars, ce qui est faux. Le relevé des actions du COR atteste de son activité encore le 7 avril (sabotages de lignes téléphoniques allemandes). Le registre d'écrou de la prison allemande enregistre son entrée le 12 avril. Le 24 mars, il avait tenté de saboter les cuves d'essence de la Todt, mais la charge n'avait pas fonctionné (J. Demarch, tém. cit. et relevé des actions).
40. Arch. ANACR, tém. manuscrit, s.d.
41. Tém. A. Repetto et ADV, 3 Z 4 33 et 1 W 7, Rens gén. La charge est découverte et explose un peu plus loin. Elle a été placée par Repetto et Valérie. On est à la veille de la commémoration de Valmy, le 18 septembre 1943. L'action de Sainte-Anne d'Evenos échoue.
42. ADV, 3 Z 4 33, rapport du 20 juin 1944.
43. Arch. privées, rapport de Guy pour la période du 25 mai au 10 juin 1944.
44. P. Pratali, tém. cit., se souvient d'avoir été obligé de faire remonter des armes parachutées dans le Haut-Var dont personne n'a voulu. L'affaire doit se situer vers mai-juin 1944. Le parachutage, non identifié, aurait eu lieu vers Ginasservis (peut-être des armes récupérées au dépôt SOE). Elles ont été remontées par Verdagne.
45. Arch. ANACR, rapport sur la Résistance à Carnoules par E. Bouy, s.d., dactyl. L'abandon du projet est motivé par des raisons de sécurité. L'affaire doit se situer en 1944.
46. P. Bardin, tém. cit. Bardin qui faisait des coupes de bois pour Garcin “ des essences ”, l'organisateur local du parachutage, ignorait ce que celui-ci faisait. Pour Bardin et ses amis, Garcin (qui est un sympathisant communiste, ancien syndicaliste CGTU) est à l'AS et refuse de marcher avec eux. Cependant, il aurait demandé (et obtenu) des hommes à ses ex-camarades lors du parachutage de septembre (tém. J. Salvatico). Là encore, la question se pose de savoir si c'est une initiative locale ou si la décision vient de plus haut.
47. P. Bardin, tém. cit., et R. Lévy 1986 (pour Carcès).
48. Cet explosif doit provenir des mines de bauxite.
49. Tém. J. Boudoube 1980 : serviette d'un général de la Todt, venu attendre un train, et contenant des renseignements sur la Roumanie (sur la bauxite et la situation militaire). La voiture était gardée.
50. J. Boudoube, tém. cit. Cette adhésion sera cependant décisive puisque Boudoube quittera l'armée et sera un militant communiste pendant de nombreuses années. Le PCF a essayé de recruter des militaires d'active par le biais du FN, à Toulon et à Fréjus. Mais ceux qu'il a pu contacter sont restés à l'AS ou sont passés à l'ORA (exemple du sous-lieutenant Baur, à Saint-Raphaël, cité in SAPIN et quelques autres, op. cit., p. 378).
51. Salernes a eu son premier groupe en mars 43 (avec Ernest Sappa), mais le développement est plus tardif, surtout avec l'apport de la JC (1944).
52. Tém. F. Jourdan de Claviers par lequel Garrido et Marrucci ont su qu'il y avait moyen de se procurer des armes. Confirmation par les tém. F. Manzone, A. Sicard et par l'Historique de la Résistance et de l'affaire Ch. Louis à Montauroux (arch. ANACR, s.d., dactyl.).
53. Sa proposition de citation indique le 5 mai 1944. Ce maquis est formé avec des réfractaires cachés aux environs soit dans des fermes, comme celle de Titin Estalenq, à Fayence, le carrefour des FTP du secteur, soit rescapés de la répression menée contre la SAP. Manzone est en contact avec le commandant Roux (AS), de Mons, qui lui a indiqué les jeunes en question. Il est en liaison avec Malaussena, de Nice, qui lui a demandé de faire un maquis. Dans les témoignages établis longtemps après les événements, la datation des actions et des maquis de la région est peu fiable, en reportant les événements plusieurs mois auparavant. Cette confusion provient probablement de la présence d'un détachement du maquis des Maures dans le secteur dans l'été 43 et des liens noués avec ce maquis (tém. dactyl., s.d., arch. ANACR).
54. Nous avons tenté une analyse du phénomène maquis in Provence Historique, J.-M. GUILLON, “ Le maquis... ”, op. cit.
55. Saint-Raphaël, 20 mars (“ Français ! Vous qui allez... ” et “ Jeunes Français, ne partez pas.. ”, non signé), Grimaud, 2 avril (“ Jeunes de France. ”.. signé par les FTP).
56. Nous ne croyons pas à des créations de maquis avant le début de l'année 1943 pour des raisons évidentes : le choix de la lutte armée, la formation concomitante des FTP (qui commence durant l'été 1942 et surtout en ville) et l'application effective des réquisitions de main-d’œuvre pour l'Allemagne. Nous sommes donc très sceptique sur la (fréquente) mention de maquis en 1942 (par ex. A. AUTRAND, “ La Résistance et les maquis du Vaucluse ”, in RÉMY, op. cit., p. 72 : maquis du Vaucluse mi-42). Remarquons qu'un peu partout dans le Sud-Est février-mars 1943 correspondent aux premières créations (maquis du Dévoluy dans les Hautes-Alpes, premiers maquis FTP du Rhône).
57. On retrouve toujours les mêmes noms : par l'intermédiaire de son oncle Alcide Graziani, de Grimaud, il est hébergé par les époux Guillerme à Saint-Tropez et par la famille Landini à Saint-Raphaël. Il fait équipe avec Macario de Cogolin et les Battaglia de Sainte-Maxime.
58. Sur les débuts du maquis, tém. L. Diana 1979, Casu 1980, A. Battaglia et A. Macario. Certains témoins donnent sept maquisards au début.
59. Le 8 mars, à Sainte-Maxime (attesté en ADV, 1 W 88, Gend.).
60. ADV, 1 W 42 Gassin, Gend., 30 mars 1943. Butin : 148 œufs, une centaine de cartes textile, six cartes de grossesse, du papier blanc, un passe-partout, les fusils.
61. Tém. Fernand Philibert, notes manuscrites, s.d. Philibert, militant communiste de Barjols, interné en 1941, met à profit une permission en 1943 pour obtenir la filière vers le maquis. Il se rend à La Nartelle. ne trouve pas le convoyeur, mais un autre candidat (Roger Taïb, un interné évadé). Il retournera à son camp d'internement avant de s'en évader, peu après, et de participer au maquis du Limousin où il sera l’un des adjoints de Guingouin.
62. ADV, 1 W 88, Gend., 4 et 5 mai 1943, 1 W 49, Sainte-Maxime, idem, 1 W 119, dossier Ch., ADBdR, M 6 III 41, capitaine de gendarmerie 5 mai, tém L. Diana, Casu et P. Giovannini 1982. Parmi les maquisards arrêtés, d'anciens internés comme P. Giovannini de la Seyne qui vient d'arriver le jour même, Victor Laugier de Saint-Tropez (que cette arrestation nouvelle conduira à la mort en déportation), des jeunes réfractaires de la région proche, de Marseille et Nice, un républicain espagnol évadé d'un GTE. Les armes saisies se composent de sept fusils de chasse de calibre 12, un de calibre 16, une carabine 6mm, cinq revolvers, un pistolet automatique, 500 cartouches de calibre 16 ou 12, 50 de revolver, 5 m. de cordon Bickford. On est avisé à Londres de cette arrestation (AN, F1a 3922, 22 juin 1943). L'officier de Fréjus et un gendarme ont reçu une récompense.
63. Sur cette genèse, tém. époux Martin 1985 du hameau de Repenti qui ont permis à Bertolino de renouer (la mine de Saint-Daumas est une mine de plomb), Polge de Carnoules qui a servi de liaison, Courros, l'un des premiers compagnons, envoyé par l'AS de Toulon, Faurite et confirmation ADV, procès-verbaux de la Cour de Justice de Toulon 2, déposition Paul Meille, originaire des Mayons, membre de l'AS de Toulon, qu’Orsini, l’un de ses responsables, avait envoué pour dissuader Bertolino de passer aux FTP.
64. Dr E. GARNIER, Prisonnier de la Gestapo, cellule 5, Les Beaumettes, Avignon, 1945, p. 23. L'auteur poursuit en notant la curiosité et la grande volonté de se cultiver qui anime P. Louis, ce qui est un trait courant chez ces autodidactes, engagés très jeunes dans le monde du travail.
65. Cette analyse s'inspire des travaux d'E. HOBSBAWM, notamment Les bandits, Paris, 1972.
66. Tém. E. Gaffino 1979. Ce communiste prosélyte, mais très large (trop aux yeux de certains de ses camarades), est très marqué par une tradition socialiste imprégnée de christianisme (“ Il y avait un sectarisme, un sectarisme même dangereux, parce que, dès que vous n'étiez pas membre du Parti, pour certains, vous étiez un homme qui trahissait ”).
67. ADV, 1 W 88, rapport du capitaine de gendarmerie, 26 septembre 1943.
68. Tém. L. Diana et C. Courros. Nous nous sommes référés au premier témoin dans notre article sur “ Le maquis... ” (op. cit., p. 65-67) et le second nous a dit : “ il avait un bagout, une élocution, il était persuasif, il savait toucher, convaincre, il charmait, mais il avait des tendances anarchisantes, il voulait avant tout la bagarre ”.
69. H. Faurite donne même le chiffre de 115.
70. L'action est dirigée par Bertolino et Diana, guidés par des cheminots de Carnoules, comme Polge ; 14 pétards sont placés sur cinq machines et le pont. Fait cité par France d'abord n°29 du 1er août (ce n'est pas le seul) et communiqué à Londres (AN, F 1a 3938, note du 15 juillet), mais nous ne savons pas à quel moment la BBC en a parlé. C'est en juillet que Faurite a pu faire cadeau de la première bombe Gammont (et de crayons retardateurs) à Bertolino - peut-être du matériel débarqué par sous-marin ?- mais elle était seule.
71. La seule prise d'argent notable est celle de la paye des mines de bauxite, le 7 août, au Cannet-des-Maures. Bien entendu, les actions mentionnées sont uniquement celles dont nous avons confirmations par la police ou la gendarmerie (en général en ADV, 1 W 81 ou 3 Z 4 33). Sur le paiement des commerçants, ADV, 1W 88, Gend., 17 septembre 1943.
72. Incendie très important autour du 17 juillet, effectivement provoqué par les soldats italiens. Les maquisards ont eu très chaud...
73. Jusqu'à ce que celui-ci, malade, soit obligé de réintégrer le camp principal, en octobre. À Figanières, il est aidé par le groupe de Claviers, dirigé par François Manzone que l'on retrouvera en 1944 à la tête d'un maquis de la deuxième génération.
74. ADV, 1 W 88, lettre de dénonciation du 8 août et rapport des Rens. gén., 9 août (une cinquantaine de jeunes se ravitaillant à Varages et Esparron, utilisant le train pour leurs liaisons, installés en deux groupes, fermes Valensole et du Puits-de-Campagne), rapport du préfet, 13 août 1943. Tém. Diana qui a cartographié les détachements du maquis et leurs déplacements (documents publiés in J. GARCIN, op. cit., p. 177-179) et tém. G. Robert 1981 : des éléments du groupe de Saint-Martin sont repartis sur Les Mayons. Les déplacements se font en train.
75. Un exemple parmi d'autres (tém. L. Cavallini et J. Pizan) : à Cabasse, où les maquisards sont venus prendre les tickets de ravitaillement le 30 juin, les armes italiennes sont cachées par le groupe de Résistance (théoriquement AS) avec l'aide du maire sous la scène de la salle des fêtes, puis elles sont portées par le chef de groupe Cavallini et le chauffeur d'un “ gazo ” défaillant, de nuit, jusqu'aux environs du Luc pour être acheminées en charrette jusqu'à la ferme Eneg sur la route des Mayons (Marceau Eneg, l'un des fils, dénoncé par Le Tatoué mourra en déportation)
76. Tém. Gaffino qui va à Draguignan pour cela, tandis que son ami Mercanti, de Nice, va aux Arcs et tém. Faurite qui lui-même se livre à ce recrutement à Carnoules, devant la gare où il se trouve avec Polge : “ j'expliquais aux soldats italiens qui étaient désorientés par la défaite que leur devoir et leur seul salut était de rejoindre la Résistance française. Comme je ne parlais pas l'italien, la tenancière du café de la gare traduisit mes paroles ” (tém. dactyl.).
77. L'un d'eux, Alphonse Del Vicario qui a été mené au maquis par l'AS de Brignoles a essayé d'établir la liste des soldats italiens qui y ont participé. Il est parvenu à une liste partielle de 35 noms ; 14 seront tués au maquis ou mourront en déportation. C. Courros évalue le nombre de ceux qui sont restés à une quarantaine.
78. ADV, 1 W 88, diverses pièces, surtout rapport du préfet et celui du capitaine de gendarmerie du 29 septembre, 1 W 44, Les Mayons, 29 septembre, 1 W 127, dossier G., ADBdR, Cour de Justice Aix-en-Provence, dossier 37 : le campement des maquisards est attaqué le 26 au soir (des huttes, une tente). Leur nombre est évalué à 50 maquisards et 80 Italiens. L'intendant de police de Marseille interdit de tirer, malgré le capitaine de gendarmerie de Draguignan. Seuls prisonniers faits : deux soldats italiens. Lors du repli dans la nuit, un duel au porte-voix a opposé Bertolino et Gaffino et l'intendant de police. Parmi les maquisards, se trouvent à ce moment-là un colonel italien assez âgé (tém. E. Gaffino, L. Diana et G. Robert).
79. Tém. E. Gaffino, C. Courros, L. Diana et ADV, 1 W 68, Gend., 8 octobre 1943 : les Allemands vont investir la Chartreuse. Ceux de ses habitants qui ont aidé le maquis (le gardien de chèvres, célèbre pour sa voix d'or, David Infernet) peuvent fuir. On remarquera que jusque-là les maquisards se sont refusés à exécuter leurs prisonniers et se sont efforcés de les convaincre. Ils n'ont encore aucune exécution de collaborateurs à leur actif.
80. Cette attaque est-elle suffisante pour expliquer le transfert ? Les Italiens n'ont manifesté aucun zèle, mais l'emplacement est connu. Cela confirmerait notre hypothèse de la pression exercée par les circonstances. Ce détachement est dirigé par Joseph Bodo Luciani qui avait été arrêté par les gendarmes au maquis de Ganagobie (Basses-Alpes) le 16 septembre et s'est évadé de Marseille. Vers la fin de l'année, il est muté et remplacé par un ouvrier de La Londe, Pierre Rivault Bibbia. Celui-ci sera tué dans les Basses-Alpes en juillet et Bodo sera fusillé à Nice le 15 août 1944 (renseignements communiqués par J. Garcin).
81. Tém. Beau 1981, dactyl. (communiqué par J. Garcin) : le détachement doit aller (sous la pluie) d'abord à Saint-Martin-de-Pallières, à la ferme où le camp Robert stationnait en août ; apprenant l'attaque qu'il y avait eu, Beau a décidé de changer d'emplacement, d'où Mazaugues, puis les environs de Rougiers.
82. Les circonstances de ces arrestations ne sont pas éclaircies. Elles sont probablement effectuées par la Feldgendarmerie ou la Geheim Feldpolizei. Les prisonniers ne sont donc pas passés par la prison de Toulon (ce qui aurait permis de préciser éventuellement la date et le motif), mais ont été directement envoyés aux Baumettes. On ne connaît ni la date, ni le lieu de celle de Louis (selon les uns aux Arcs, selon d'autres dans le car de Gonfaron), seules certitudes, les coups qu'il a reçus et qu'il arrive aux Beaumettes le 4 décembre. Les trois hommes seront envoyés à Compiègne ensemble, puis en déportation. Voir le billet de P. Louis, jeté du wagon qui le mène en Allemagne, envoyé à Mme Gaffino, reproduit in J.-M. GUILLON, Le Var..., op. cit., document 144.
83. J.-M. GUILLON, Le Var..., op. cit., document 140, tém. sur l'affaire Le détachement, qui est parfois appelé Marat, est signalé depuis plusieurs semaines. la population est “ irréductiblement muette ” (ADV, Cour de Justice de Toulon 6, dossier Bo., Rens. gén., 15 décembre 1943), mais diverses plaintes pour vols (qui ne sont peut-être pas le fait des maquisards), deux lettres anonymes et les déclarations du maire amène le préfet à ordonner à la gendarmerie de réagir immédiatement (le 27 décembre). La réaction sera allemande. Parmi les rescapés, Paul Rossi, blessé, qui sera soigné à Saint-Tropez, avant de reprendre sa place au maquis.
84. Après l'exécution du Luc, déjà considéré comme “ anarchiste ”, il a été décidé de faire sanctionner Le Tatoué par le groupe de Signes, mais ses états de service, les sentiments d'amitié font retarder l'échéance. Rescapé du massacre, il est arrêté peu après et “ se met à table ” (mais certains maquisards considèrent qu'il trahissait déjà avant). Valérie est arrêté le 14 avec Pierre Sibut, Jean Escudier (ouvrier de l'arsenal, au maquis depuis juillet) le 15, tout comme René Battaglia est arrêté le 15 janvier (et ne dira rien, malgré la torture), Bouchard le 18.
85. Le mort est un soldat italien, Marangi. Le détachement rejoint alors la compagnie à Saint-Maximin.
86. Paul Bertin, communiste et chef AS-ORA de Saint-Maximin qui apporte une aide importante aux maquisards évalue leur nombre à 130 environ (Rapport sur son activité durant la Résistance, s.d., dactyl., adressé à H. Michel, fin 1945, que J. Girault nous a fait parvenir).
87. Le tué est Antoine Camugli Bibi, de La Ciotat, qui avait participé au groupe d'action à Marseille en 1942 et au maquis de Grambois.
88. C'est probablement pour cette opération que l'agent de liaison “ Riri ” Faraut Odette, de Nice, a porté des grenades à Marseille, convoyées jusqu'à la gare Saint-Charles par le cheminot Emile Polge, de Carnoules (tém. Polge). Voilà encore un exemple des complicités que chaque opération exige.
89. P. Giovannini, arrêté en mai 1943, et, à sa suite, Antoine Coga, un Ciotadin du maquis de Grambois, arrêté le 4 septembre, à Draguignan, au cours d'un transport, s'évaderont le 13 décembre et rejoindront la compagnie.
90. J.-M. GUILLON, “ Le maquis... ”, op. cit., p. 63.
91Décrites surtout par J. GARCIN, op. cit., p. 171 et suiv., en particulier attaque tragique du 6 avril qui entraîne le repli quelques jours dans le Haut-Var (Ginasservis).
92. Voir tableau comparatif en annexe.
93. À titre d'illustration, J.-M. GUILLON, Le Var..., op. cit., document 142, chant composé par un maquisard : “ Sur la grand' route ” qui commence par “ Il est dans les forêts varoises une compagnie de Francs-Tireurs luttant contre l'armée bourgeoise... ”. La suite se situe dans la tradition plus classique de 1792.
94. Tém. E. Gaffino et M. Celebonovitch (qui a fait prévenir par sa fille, Nicole), confirmé en ADV, 1 W 94, Gassin, et H. NOGUÈRES, op. cit., t. 3, p. 296, tém. Gilbert-Dreyfus qui fait commencer cette activité en 1943 et évoque aussi une menace italienne, détournée grâce au commissaire de police.
95. Arch. privées, rapport du COIR à la zone, 24 mai 1944 (“ j'ai dû beaucoup insister pour lui (au CMR) faire constituer au moins un DT partisan ” ) et, sur la formation du camp, tém. P. Raybaud et R. Charvet.
96. Chez Fernand Cauvin, qui avait soigné Beau. Ce détachement est dirigé par Paul Mengaud Raoul Ignard. Dans la nuit du 30 avril, il a essayé de faire sauter le transformateur de Saint-Maximin et sabote trois pylônes électriques, la nuit suivante, à Esparron. Ces actions participent de la commémoration du 1er mai (tém. P. Mengaud 1984).
97. Arch. privées, rapport du 24 mai déjà cité.
98. Arch. privées, rapport du CER du 26 mai au 10 juin 1944.
99. Arch. privées, rapport du 24 mai 1944.
100. Arch. privées, rapport 26 mai-10 juin 1944.
101. Arch. ANACR : état s.d. (peu après la Libération), notes manuscrites anonymes (s.d., certainement de la main de Piéplu) selon lesquelles le détachement est créé au début 1944 et tém. Jassaud 1986.
102. Un exemple limite à Flayosc où J. Oliva a 22 ans. Il est aidé par des militants plus âgés comme Emile German, en particulier, et l'organisation clandestine a voulu trancher avec les militants d'avant-guerre, trop traditionnellement républicains (d'où leur hostilité au pacte germano-soviétique). Mais Bardin, Luciano, Louis Michel, etc. ont à peine plus de 30 ans.
103. Arch. privées, rapport du 24 mai 1944.
104. S. COURTOIS, op. cit., p. 336-340 dans lesquelles il met en parallèle la politique militaire du PCF qui conduit au développement des FTP quand la lutte armée rencontre des échos favorables chez les ouvriers et les jeunes et l'insistance sur l'action de masse à partir du printemps 1943, dans le cadre d'une préparation de la levée en masse.
105. Circulaire du CC, 9 novembre 1943, Résistance en France - Le parti communiste dans la lutte - L'organisation des FTP, citée par M. BAUDOIN, Témoins..., op. cit., t. 1, p. 6-7 de la circulaire (qui recommande le passage de 10, puis 20 % des militants aux FTP pour en faire une organisation de masse, car la solution n'est pas dans le Parti, mais dans les masses). Seule différence avec le schéma proposé, ce passage ne peut être fait par le FN vu son peu de représentativité et c'est le Parti, grâce à la JC, qui l'assure.
106. M. AGULHON et F. BARRAT, op. cit., p. 33.
107. S. COURTOIS, op. cit., p. 399.