15 - INDICATIONS STATISTIQUES SUR LES RÉSISTANTS VAROIS

A - Population résistante en général

Sources : archives ANACR, Liste des agents du sous-réseau Azur-F2, liste des résistants du Nord-Ouest du Var tirée de Gouzy, op. cit., échantillon des membres des mouvements de collaboration établi par nous (enquête du Comité d'histoire de la 2e Guerre mondiale)

 Fiches ANACR (FTP)Nord-Ouest Var (ORA)F2-AzurMouv. Collabor.
Femmes
3,6 %
2,5 %
8,9 %
8 %
Origine (lieu de naisance)

(sur 1837)

(sur 127)

(sur 722)

Var
56,4 %
33 %
39,6 %
Provence et Corse
14,7 %
30,7 %
14,7 %
Étranger
17,2 %
3,9 %
7,3 %
(Italie:
13,2 %)
33 %
39,6 %
Âge en 1944

(sur 1846)

(sur 134)

(sur 875)

20 ans et moins
20,4 %
3 %
6,5 %
21-30 ans
36,2 %
20,8 %
22,7 %
31-50 ans
38,3 %
73,1 %
37,8 %
Plus de 50 ans
4,9 %
6,7 %
4,5 %
Profession

(sur 903)

(sur 533)

(sur 827)

Cultivateurs
16,8 %
45,8 %
9 %
Travail de la forêt
5,4 %
3,8 %
0 %
(dont ouvriers agricoles et bûcherons
8,3 %)
Commerçants, artisans avec salariés
10,6 %
12 %
21 %
Cadres, patrons, prof. libérales
1,3 %
2,8 %
12,5 %
Employés
8,5 %
6 %
20,6 %
Fonctionnaires avec assimilés et retraités
9,2 %
14,6 %
9,3 %
dont armée
3,2 %
9,2 %
6,8 %
   -   instituteurs
0,9 %
1,4 %
1,1 %
   -   PTT
1,4 %
0,5 %
0 %
Ouvriers
43,5 %
9,4 %
11 %
Sans profession
2,2 %
?
9 %

B - Cadres de la Résistance

Sources : échantillons établis par nous, sauf en ce qui concerne la Légion fran­çaise des combattants (échantillon tiré de A.D. Var 1 W 59, listes dressées en 1942).

Origine (lieux de naissance)MUR et SAP (sans ORA)RéseauxPCF et nébuleuse (sans la MOI)Mouv. Collabor.Légion (cadres locaux)
Total
85
22
111
151
58
Var
44,7 %
13,6 %
53,1 %
25,1 %
44,8 %
Provence/Corse
24,7 %
27,2 %
6,3 %
15,2 %
17,2 %
Reste France
28,2 %
54,5 %
29,7 %
43 %
37,9 %
Etranger
2,3 %
4,5 %
10,8 %
6 %
0 %

Age (en 1944)MUR , SAP , ORARéseauxPCF et nébuleuse, MOIMouv. Collabor.Légion (cadres locaux)
total
112
23
125
200
-
20 ans et moins
0,9 %
4,3 %
0,8 %
1,5 %
-
21-30 ans
15,1 %
47,8 %
28,8 %
10,5 %
-
31-50 ans
66,9 %
34,7 %
64 %
72,5 %
-
Plus 50 ans
16,9 %
8,7 %
6,4 %
15,5 %
-

professionsMUR et SAP (sans ORA)RéseauxPCF et nébuleuse, MOIMouv. Collabor.Légion (cadres locaux)
total
140
38
129
200
161
cultivateurs
7,8 %
0 %
15,5 %
1,5 %
28 %
prof.lib.
7,1 %
18,4 %
5,4 %
12 %
12,4 %
patrons
1,4 %
10,5 %
2,3 %
3 %
6,8 %
cadres (secteur privé)
9,3 %
26,3 %
1,5 %
3,5 %
8,1 %
artisans-commerçants
15 %
7,9 %
12,4 %
20,5 %
9,3 %
fonctionnaires (hors armée)
30,7 %
7,9 %
13,1 %
4,5 %
5 %
dont enseignants
13,6 %
0 %
5,6 %
0 %
0 %
dont police
1,4 %
7,9 %
0 %
0 %
0 %
armée
12,1 %
13,1 %
1,5 %
9,5 %
21,1 %
(avec l'ORA 24,3) ?
employés
5,7 %
7,9 %
9,3 %
27,5 %
3,7 %
ouvriers
6,4 %
5,2 %
36,4 %
7,5 %
0 %
autres
4,3 %
2,6 %
2,3 %
9,5 %
6 %
dont receveurs-buralistes
5 %
total arsenal et marine
12,1 %
20,9 %
14,4 %

Appartenances MUR et SAP RéseauxPCF et nébuleuseMouv. Collabor.Légion (cadres locaux)
mandat polit., syndical ou activ. polit. départementale
12,7 %
7,7 %
9 %
-
-
FN et FTP seuls
SFIO et sympatisants
32,9 %
17,9 %
5 %
-
-
Radicaux-socialistes
1,3 %
2,5 %
1,2 %
-
-
PCF
5,4 %
2,5 %
48 %
-
-
Extrême-gauche
2 %
2,5 %
1,2 %
-
-
Démocrates-chrétiens
2 %
5,1 %
1,2 %
-
-
Ensemble de la gauche
/h5>
15,5 %
Démocrate ou républicain
2,7 %
2,5 %
1,2 %
-
-
Centre
28,2 %
Droite et extrême-droite
2 %
?
2,5 %
49 %
Francs-maçons
14,1 %
10,2 %
?
Autres mouv. de résistance
-
17,9 %
-

Nota : ces pourcentages ne sont que des indicateurs fragiles, l'appartenance de nombre de ces cadres étant ignorée.

Victimes de la répression MUR et SAP RéseauxPCF et nébuleuseMouv. Collabor.Légion (cadres locaux)
Répression française
(arrest., intern.)
4,6 %
2,5 %
12,1 %
-
-
Morts (déportation,
au combat ou fusillés)
6 %
10,2 %
6,5 %

C -Maquisards FTP (comparaison entre première et deuxième génération de maquis)

Sources : échantillons établis par nous, sauf pour le camp Robert (cahier d'effectifs)

Origine (Lieux de naissance)1e Cie ProvenceCamp RobertCamp ValcelliBrig. des Maures
Total
82
174
111
67
Var
25,6 %
-
-
-
Provence-Corse
23 %
-
-
-
Reste
France
27,4 %
-
-
-
Etranger
23 %

27 % env.

10 % env.

20,9 % env.


Nota : nous n'avons pas les indications de lieu de naissance pour les maquis de la 2e génération, mais la nationalité parfois fournie et certains patronymes per­mettent d'évaluer la proportion (minimale) d'étrangers, dont un certain nombre de déserteurs, italiens à la 1e Cie (11 % environ), et allogènes au camp Robert (4 %).

Résidence 1e Cie ProvenceCamp RobertCamp ValcelliBrig. des Maures
Total
79
76
102
67
Var
38 %
80,1 %
73,5 %
100 %
dont localités proches
-
43,2 %
73,5 %
100 %
Bouches du Rhône
29 %
9,2 %
0
0
Alpes-Maritimes
9 %
2,6 %
15,7 %
0
Reste France
11,4 %
-
-
-
Etranger
12,6 %
8 %
-
-

Âge en 1944 1e Cie ProvenceCamp RobertCamp ValcelliBrig. des Maures
Total
79
145
111
99
20 ans et moins
21,5 %
49 %
23,8 %
19,2 %
21-30 ans
48,1 %
35,8 %
52,4 %
58,6 %
plus de 30 ans
30,4 %
15,2 %
23,8 %
22,2 %

Principales professions 1e Cie ProvenceCamp RobertCamp ValcelliBrig. des Maures
Total
60
140
43
48
ouvriers
56,6 %
46 %
18,6 %
37,5 %
cultivateurs et bûcherons
3 %
20,6 %
34,9 %
29,2 %
employés
10 %
10 %
23,2 %
12,5 %
étudiants
5 %
1,5 %
4,6 %
0 %
com.-artistes
3 %
3,5 %
4,6 %
6,2 %
fonctionnaires
2 %
0,7 %
2,3 %
0 %
armée-marine(hors déserteurs
étrangers)
0/h5>
13,5 %
11,6 %
4,1 %

Victimes de la répression allemande 1e Cie ProvenceCamp RobertCamp ValcelliBrig. des Maures
sur un total de
91
154
111
99
tués ou fusillés
34 %
14,9 %
7,2 %
1,5 %
déportés
27,4 %
0
0
0

Nota : ces pourcentages s'entendent par rapport à l'échantillon recensé, et non par rapport à la totalité des effectifs des maquis. Dans le cas de la 1e Cie FTPF de Provence, les victimes de la répression sont surreprésentées, ce qui n'empêche pas qu'elles ont été nombreuses (ajoutons qu'un quart, au moins, des déportés que nous avons recensés sont morts en camp).



16 - L'ÉPURATION PAR LA RÉSISTANCE


A - Épuration non officielle

 

- Exécutions sommaires avant la Libération : 73, plus 13 autres non confirmées.

 

- Exécutions sommaires pendant et après la Libération : 24, plus 5 autres non confirmées.

 

- Arrestations et interpellations à la Libération : assez nombreuses pendant la pé­riode du pouvoir de fait. La plupart se concluent par une libération deux ou trois jours après, parfois suivies de vexations (travaux d'utilité publique, saisies, obligations de “ pointer ”).

 

B - Épuration officielle

 

- Tribunal militaire : condamnation à mort de 6 militaires allemands (suivie d'exécutions).

 

- Cours de Justice du Var et chambres civiques (Draguignan et Toulon), mises en place en octobre 1944 et fonctionnant jusqu'au 20 novembre 1945 (Toulon) :

212 arrêts de Cours de Justice rendus dont 29 condamnations à mort (plusieurs par contumace, 10 suivies d'exécution), 17 condamnations aux travaux forcés à perpétuité, 69 aux tra­vaux forcés à temps, 8 à la réclusion, 60 à des peines de prison (dont 1 avec sursis), 1 à une amende, 8 acquittements.

215 arrêts de chambres civiques rendus dont 84 condamnations à la dégradation nationale à vie, 63 à la dégradation à temps,8 réhabilitations, 44 acquittements.

Le relais est pris entre 1946 et 1948 par la Cour de Justice d'Aix-en-Provence qui a distribué à des Varois 25 condamnations à mort (18 par contumace et, au moins, 3 commuées), 2 aux travaux forcés à perpétuité, 22 aux travaux forcés à temps, 1 à la réclusion, 51 à des peines de prison, 1 envoi en maison d'éducation surveillée, 2 condamnations à la dé­gradation nationale à vie, 3 à la dégradation nationale à temps, 3 mises en liberté provisoire, 11 acquittements (dont 8 avec dégradation nationale), une relaxe.

 

- Internements à Sainte-Catherine (Toulon) et Bandol : ils s'élèvent officiellement à 1 148, chiffre qui comprend certaines arrestations de courte durée de la période transitoire. La commission de triage, mise en place le 5 décembre 1944, fait libé­rer 616 personnes (145 l'avaient été avant qu'elle n'entre en fonction), en éloigne 83, en expulse 32 et en astreint à résidence 62. Elle maintient 114 per­sonnes en internement jusqu'à la fin des hostilités, en défère 67 devant les Cours de Justice, 15 devant les tribunaux de droit commun et 12 devant la justice mili­taire. Une autre commission dite commission de vérification des internements réexamine les dossiers en 1945 et révise les décisions.

 

- Épuration administrative (partiellement connue) par des commissions spéciales (source : ADV, 1 W 103, cabinet du préfet, statistique de l'épuration, s. d.) :

Préfecture : 2 déplacements.

Collectivités locales : 6 révocations, 1 déplacement, 1 rétrogradation, 16 mises en disponibilité, 14 réintégrations temporaires.

Police : 22 propositions de sanctions adressées à l'administration centrale.

Finances : 6 suspensions.

Contributions directes : 4 suspensions.

PTT : 12 révocations, 2 licenciements, 2 déplacements, 4 mises à la retraite d'office, 5 exclusions temporaires, 2 mises en disponibilité, 1 rétrogradation, 4 avertissements, 1 réintégration.

Enseignement : 1 révocation, 1 mise à la retraite, 7 déplacements, 1 blâme, 10 réintégrations.

Ravitaillement : 10 suspensions, 2 réintégrations.

Agriculture : 1 révocation, 1 rétrogradation de classe.

 

- Comité de confiscation des profits illicites (installé début décembre 1944 et fonctionne jusqu'en août 1945) :

867 avis de citation se sont traduits par 183 avis de confiscation, 138 avis de cita­tion, 7 mises sous séquestre, 46 comptes en banque bloqués et 317 inscriptions requises.

Soit une confiscation totale de 81,7 millions de francs (dont confiscation : 73,5 millions et impôts : 8,06 millions) et 94,99 millions de francs d'amendes.

 

 

 

17 - VIE POLITIQUE APRES LA LIBÉRATION (1944-1946)

 

A - Évolution politique des communes varoises 1935-1945


Premier groupe : permanence et unanimisme

 

a - Continuité absolue de 1935 à 1945 (inclus)

- Haut-Var et massifs montagneux : La Bastide, Le Bourguet, Brenon, Brovès, Châteauvieux, Moissac-Bellevue, Le Plan d'Aups, Riboux, Saint-Julien-le-Montagnier, Trigance.

- Var moyen : Cabasse, Callas, Callian, La Roquebrussanne, Rougiers, Vil­lecroze, plus une commune (agricole) du littoral : Grimaud.

b - Idem avec changement de maire en 1945

- Haut-Var essentiellement Bargème, Châteaudouble, La Martre, La Roque-Esclapon.

c - Continuité relative (même orientation, changements d'hommes limités à la Libération)

- Haut-Var et massifs montagneux : Les Adrets, Artignosc, Baudinard, Bauduen, Comps, La Garde-Freinet, Montmeyan, Seillans, Tourtour.

- Var moyen et littoral (communes assez isolées) : Brue-Auriac, Châteauvert, Gassin, Pourrières, Le Revest, Solliès-Ville, Tourrettes.

 

Deuxième groupe : fidélité

 

a - retour d'une équipe municipale éliminée par Vichy avec le même maire

Bandol, Le Beausset, La Cadière, Cavalaire, La Farlède, Figanières, Forcalqueiret, Fréjus, Le Luc, La Motte, Le Muy, Ollioules, Puget-Ville, Sainte-Anastasie, Saint-Martin-de-Pallières, Sillans.

b - idem avec changement de maire à la Libération

Les Arcs, Artigues, Bagnols, Bras, Carnoules, La Celle, Esparron, Hyères, Mazaugues, Méounes, Montferrat, Ollières, Pierrefeu, Le Plan-de-la-Tour, Pontevès, Tanneron, Tourves, Vidauban.

c - idem avec changement de maire en 1945

Aiguines, Collobrières, Draguignan, Roquebrune, Le Val.

 

Troisième groupe : glissement à gauche à la Libération confirmé en 1945

 

a - glissement vers la SFIO (municipalité de droite ou de centre gauche en 1935)

Brignoles, Correns, La Crau, La Croix-Valmer, Entrecasteaux, Fayence, Fox-Amphoux, Garéoult, Ginasservis, Gonfaron, Lorgues, Mons, Néoules, Le Pradet, Puget-sur-Argens, Régusse, Rocbaron, Saint-Cyr, Saint-Paul-en-Forêt, Saint-Zacharie, Les Salles, Signes, Solliès-Toucas, Taradeau, Tavernes, Trans, Varages, Vérignon, Vins.

b - glissement vers le PCF (municipalités modérées ou socialistes en 1935)

- ex-municipalités modérées : Bargemon, Camps, Le Cannet-des-Maures, Car­queiranne, Le Castellet, Les Mayons, La Môle, Ramatuelle, Saint-Tropez, Salernes, Le Thoronet, Saint-Maximin, Sanary, La Valette, La Verdière.  

- ex-municipalités socialistes : Bormes, Claviers, Cuers, Evenos, La Garde, Montfort, Sainte-Maxime, La Seyne, Six-Fours, Vinon.

- radicalisation à étapes (municipalité modérée, suivie d'une délégation municipale à majorité socialiste-MLN, remplacée par une municipalité communiste en 1945) : Aups, Besse, Rians, Sol­liès-Pont, Toulon.

 

Quatrième groupe : les communes déchirées

 

a - échec de la radicalisation à la Libération

(communes socialistes avec une délégation municipale communiste à la Libération désavouée en 1945) Barjols, Carcès, Cotignac, Flassans, Le Lavandou, La Londe, Montauroux, Nans-les-Pins, Pignans, Seillons.

b - désaveu de municipalité élue en 1935 et rétablie en 1944 (ou de délégation municipale de même orientation)

Ampus (soc.), Flayosc (com.), Pourcieux (soc.), Saint-Raphaël (soc.).

c - cas particuliers

Belgentier (désaveu de la délégation municipale “ républicaine ” et rétablissement du maire, patron tanneur, “ républicain de gauche ”, en 1945), Cogolin (désaveu de la délégation municipale à majorité so­cialiste et rétablissement du maire, républicain socialiste, allié aux communistes en 1945).

 

 

 

 

B – Scrutins 1945-1946

 

Premier tour des élections municipales du avril 1945

Listes socialistes : 29 262 suffrages

Listes communes avec la SFIO : 11 736

Listes communes sans la SFIO : 48 044

Listes d'intérêt local : 8 645

 

Premier tour des élections cantonales du 21 septembre 1945

Votants : 126 154 – 60 % des inscrits

SFIO : 59 696 - 47,3 % des suffrages exprimés

PCF : 56 599 - 44,8 % des suffrages exprimés

Radicaux-socialistes : 3 296 - 2,60 % des suffrages exprimés

Indépendants : 4 244 - 3,36 % des suffrages exprimés

 

Assemblée Nationale Constituante du 21 octobre 1945

Inscrits : 216 668

Votants 164 786 – 76 % des inscrits

SFIO-UDSR : 69 644 - 43,5 % des suffrages exprimés - 2 élus

PCF : 61 523 - 38,4 % des suffrages exprimés - 2 élus

MRP : 24 721 - 15,4 % des suffrages exprimés - 1 élu

Radicaux-socialistes : 4 177

 

Referendum du 5 mai 1946

Inscrits 216 445

Votants 161 598 – 74 % des inscrits

Exprimés 156 861

Oui 106 034 – 65 % des suffrages exprimés

Non 50 827 - 31,4 % des suffrages exprimés

 

Assemblée Nationale Constituante du 2 juin 1946

Inscrits 218 263

Votants 164 307 - 75,3 % des inscrits

SFIO 51 093 – 31 % des suffrages exprimés - 2 élus

PCF 59 547 - 36,1 % des suffrages exprimés - 2 élus

MRP 36 493 – 22 % des suffrages exprimés - 1 élu

Radicaux-socialistes 4 853

PRL 5 425

Républicains gaullistes 3 834

Mouvement Français du Travail 549

 

 

 

18 - COMMÉMORATIONS

 

A - Toponymie locale : la strate de la Résistance et de la Libération

 

Morts de la Résistance locale (FFI ou FFL)

54 communes concernées. Communes de résidence ou lieu de naissance ou de dé­cès des victimes. Plusieurs noms par communes le plus souvent, mais ces noms sont rarement honorés dans plusieurs localités. Simples rues en général, baptisées dans l’immédiate après-Libération (9 en 1944 ; 13 en 1945 ; 3 en 1946 ; 3 en 1947 ; 1 en 1948).

 

 Résistance en général

24 communes. Diverses appellations (Résistance, Martyrs de la Résistance, Héros de la Résistance, Maquisards, etc.). Sur les lieux concernés par cette résistance. Baptême dans l’immédiate après-Libération surtout (3 en 1944, 6 en 1945, 1 en 1947), mais pas exclusivement. Toponymes toujours actifs.

 

 Héros de la Résistance nationale

Général de Gaulle : 37 communes. Place d'honneur (places, boulevards, avenues, quais, aucune simple rue). Immédiate après-Libération (7 en 1944, 5 en 1945), puis poussée toponymique après sa mort. Absences significatives : aucune rue à Toulon, aucun établis­sement scolaire. Mais toponyme évidemment toujours actif, et même plus que jamais à partir des années 80.

Gabriel Péri : 47 communes, choix significatif d'une influence communiste après la Libération. Inauguration aussitôt après (11 en 1944, 13 en 1945), souvent à une place d'honneur, comme pour contrebalancer de Gaulle.

D'Estienne d'Orves : 13 communes au même moment (4 en 1944, 5 en 1945) et pour “ équilibrer ” Péri.

Jean Moulin : 25 communes dont 7 établissements scolaires. Baptêmes tardifs (1 en 1960 à Toulon, le premier, avec plaque commémorative par les Languedo­ciens du Var, 6 entre 1970 et 1979, 1 en 1983, mais toponyme toujours actif). Municipalités diverses.

Autres héros nationaux : 34 communes avec des résistants morts pendant ou après la guerre. Municipalités de gauche.

Strate communiste surtout avec Semard (4 entre 1944 et 45), Danielle Casanova (3), Guy Môquet (3), Fabien (2 en 1947), Marcel Paul (1 en 1983). Strate plutôt socialiste avec Max Dormoy (6 dont 3 en 1945 au moins), Jean Zay (3), Berthie Albrecht (3 dont 2 en 1945), Brossolette (4) et Basch (1). Faiblesse de la strate gaulliste (tardive) : Koenig (2), Pouyade (1 en 1983).

 

Grandes dates

18 juin 1940 : une seule commune, signe évident de la faiblesse de la strate gaulliste.

Libération (date d’inauguration rarement précisée) : 34 communes. Place d'honneur et lieu historique de l'événement. Communes diverses par la taille et l'orientation. Surtout immédiate après-Libération (7 en 1944, 7 en 1945).

8 mai 1945 : 32 communes, assez importantes (sauf Toulon) ; une seule inaugura­tion repérée en 1945, mais 2 dans les années soixante (65-67), 2 en 1974, 1 en 1977. Éventail politique divers.

Bir-Hakeim : 3 communes du littoral dans la zone d'influence des associations de militaires.

Débarquement : 2 communes dans la zone concernée.

 

Unités et officiers de la Libération

Unités libératrices diverses : 16 communes libérées par elles (plus Draguignan). Dates assez tardives (2 inaugurations seulement repérées entre 1944 et 1947).

Officiers français : 6 communes honorant leur libérateur, en général après sa mort (général Bouvet par exemple)

De Lattre de Tassigny : 13 communes, la plupart libérées par ses unités. Inaugu­ration après sa mort (3 entre 1952 et 54, 1 en 1964, 2 en 1974).

Leclerc : 8 communes de la même zone littorale. Inaugurations aussitôt après sa mort (1947-48).

Unités ou chefs militaires alliés : 3 communes (dont 2 pour le général Patch).

 

Alliés

8 communes, à travers leurs chefs (Roosevelt, 5 communes peu après sa mort, Churchill : 1 commune en 1944) et Stalingrad (3 communes dont 2 peu après la Libération et 1 par transformation du boulevard Staline en 1983).

 

Divers

Le sous-marin Casabianca dans 2 communes - les déportés dans 2 communes (dont une crèche Anne Frank) - Oradour S/Glane dans 2 communes également (peu après la Libération).

 

B - Stèles et monuments

 

222 recensés en 1989 dans 78 communes (à l'exclusion des plaques aux morts 1939-1945 apposées sur les monuments aux morts de la Première Guerre mondiale).

Dont

23 monuments proprement dits (17,4 % consacrés à la Résistance intérieure), en général très simples (bornes, obélisques tronqués)

67 stèles (50,7 % consacrées à la Résistance intérieure), très simples elles aussi et, comme les monuments, souvent à l'écart des agglomérations, souvent sur les lieux des événements, perdues dans les bois.

133 plaques commémoratives (56,5 % consacrées à la Résistance intérieure).

Dans cet ensemble, ressortent le Mémorial national du débarquement en Médi­terranée au Mont Faron (Toulon), inauguré en 1964, et 3 nécropoles dont une américaine (à Draguignan).

 

Sont commémorés :

- morts de la Résistance locale ou civils assimilés : 85 (70 % de plaques), dont 29, au moins, inaugurés en 1944-45 et 6, au moins, en 1946-47

- événements ou lieux associés à la Résistance intérieure : 10 plaques ou stèles, dont 6 inaugurations depuis 1944

- Général de Gaulle : 2 (1 plaque en 1944, 1 stèle en 1985)

- Jean Moulin : 4 plaques ou monuments (1960-75-80-82).

- Déportés : 2 dont 1 mémorial en 1980 à Toulon.

- Libération : 11 dont 9 dans l’immédiate après-Libération et 2 en 1987 et 88 (Vidauban, Cogolin).

- Unités débarquées et libératrices, général de Lattre de Tassigny : 68 dont 11 en 1944-45, 6 en 1946-47, 12 en 1964 (pour la 1e Armée Française), 6 en 1974 (dont 3 pour la 1e Armée Française).

- morts divers 1939-45 (aviateurs tués en juin 1940, victimes des bombarde­ments, etc.) : 16 dans l’immédiate après-Libération.